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nov. 29, 2010

Ouest france, novembre 2010

 

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14:43 Publié dans historique / Un peu de presse

nov. 25, 2010

Nos potagers d'écritures

RECUEILPOTAGERS.pdf

16:07

nov. 21, 2010

Je ramais sur un lac

Je ramais sur un lac. Cela se passait dans une grotte voûtée où il n'y avait pas de jour, et pourtant il faisait clair, une lumière pure et uniforme tombait de la pierre aux reflets bleu pâle. Bien qu'on ne sentît pas de courant d'air, les vagues montaient, mais pas au point de mettre en danger ma barque qui, quoique petite, était solide. Je ramais tranquillement en fendant les vagues, mais je pensais à peine à ce que je faisais, je ne m'occupais que de rassembler toutes mes forces pour absorber le silence qui régnait en ce lieu, un silence tel que je n'en avait jamais trouvé nulle part ailleurs dans ma vie. C'était comme un fruit dont je n'avais jamais mangé et qui était pourtant le plus nourrissant de tous, j'avais fermé les yeux et je buvais le silence. Pas en toute quiétude, à vrai dire, le silence était encore parfait, mais il y avait constamment une menace de trouble, le bruit était encore retenu par quelque chose, mais il était devant la porte, crevant d'envie de se déchaîner enfin. Je lui fis les gros yeux, à lui qui n'était pas là, puis je détachai un aviron de la toletière et, me mettant debout dans la barque qui oscillait, je fis avec mon aviron un geste de menace dans le vide. Le silence durait encore et je continuais à ramer.

Franz Kafka

nov. 19, 2010

Estuaire, St Nazaire, novembre 2010

 

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10:59 Publié dans historique / Un peu de presse

nov. 15, 2010

Morte saison

D'un seul coup

le temps-éclair d'un mauvais songe

Tu as vidé les étriers

La vie a pris ta monture

et s'éloigne de toi

dans un galop de cendre

 

La laine des mots aimés

est partie en flocons

vers le ciel qui pâlit

Blanc réduit à rien

blanc ouvert jusqu'à l'os

Amidon d'hôpital tout ouaté

de menaces

Têtes foudroyée qui bourdonne

sans rime ni raison

 

De lourdes clés ont fermé derrière nous

les serrures sonores de novembre

L'alccol murmure en secret

dans ses jarres tréssées d'osier frais

 

Désormais c'est dans un autre ailleurs

qui ne dit pas son nom

dans d'autres souffles et d'autres plaines

qu'il te faudra

plus léger que boule de chardon

disparaître en silence

en retrouvant le vent des routes

 

Nicolas Bouvier

 

nov. 10, 2010

Comme des fleurs d’amandier ou plus loin

Comme si j'étais joyeux, je suis revenu. J'ai sonné

à plusieurs reprises à la porte et attendu...

J'avais peut-être tardé. Personne ne m'a ouvert.

Pas un souffle dans le corridor.

Je me suis souvenu que j'avais les clés

de ma maison

et je me suis excusé de moi-même :

Je t'ai oublié. Entre !

Nous sommes entrés. Dans ma maison,

j'étais l'hôte et l'invité.

J'ai regardé le mobilier du vide,

n'ai trouvé aucune trace

de moi. Peut-être... peut-être n'ai-je jamais été là.

Je n'ai trouvé aucune ressemblance

dans les miroirs.

Je me suis demandé : Où suis-je ?

et, en vain, j'ai crié pour me réveiller

de ce délire...

Je me suis brisé telle une voix qui a roulé

sur le dallage. Je me suis dit : Pourquoi ce retour ?

Et je me suis excusé de moi-même : Je t'ai oublié.

Sors !

Mahmoud Darwich