nov. 15, 2010
Morte saison
D'un seul coup
le temps-éclair d'un mauvais songe
Tu as vidé les étriers
La vie a pris ta monture
et s'éloigne de toi
dans un galop de cendre
La laine des mots aimés
est partie en flocons
vers le ciel qui pâlit
Blanc réduit à rien
blanc ouvert jusqu'à l'os
Amidon d'hôpital tout ouaté
de menaces
Têtes foudroyée qui bourdonne
sans rime ni raison
De lourdes clés ont fermé derrière nous
les serrures sonores de novembre
L'alccol murmure en secret
dans ses jarres tréssées d'osier frais
Désormais c'est dans un autre ailleurs
qui ne dit pas son nom
dans d'autres souffles et d'autres plaines
qu'il te faudra
plus léger que boule de chardon
disparaître en silence
en retrouvant le vent des routes
Nicolas Bouvier
14:28 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier
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