mars 15, 2017
plus rien ne pense aux restes
Cambodge
Ils avancent en file, reliés par la corde qui est passée à leur cou. Les yeux bandés, ils sont pris dans le noir du hurlement des ordres. Ils ne sont plus.
Le tortionnaire questionne la notion d'ennemi. Il n'a pas de réponse.
Il faut et il suffit de nommer "l'homme" "ennemi" pour qu'"il" remplace "l'homme".
L'homme qui écrit des fautes à force de torture sent son être qui part. Il se trace sans mots.
...
La mort suit la torture lorsque le tortionnaire acquiert la certitude que la victime croit en son mensonge : culpabilité fausse creusée à l'intérieur de la disparition.
Véronique Breyer, comp'act
15:39 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier
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