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mars 22, 2009

Résidents de la République (résolument Bashung)

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Un jour je t’aimerai moins
Jusqu’au jour où je ne t’aimerai plus
Un jour je sourirai moins
Jusqu’au jour où je ne sourirai plus
Un jour je parlerai moins
Jusqu’au jour où je ne parlerai plus
Un jour je cou rirai moins
Jusqu’au jour où je ne cou rirai plus

Hier on se regardait à peine
C’est à peine si l’on se penchait
Aujourd’hui nos regards sont suspendus
Nous résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu
Résidents, résidents de la république
Des atomes, fais ce que tu veux

Un jour je te parlerai moins
Peut-être le jour où tu ne me parleras plus
Un jour je voguerai moins
Peut-être le jour où la terre s’entrouvrira

Hier on se regardait à peine
C’est à peine si l’on se penchait
Aujourd’hui nos regards sont suspendus
Résidents, résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu
Résidents, résidents de la république
Chérie, des atomes, fais ce que tu veux…

Résidents de la République, G. Roussel

Mon ange je t'ai haï
je t'ai laissé aimer d'autres que moi
Un peu plus loin qu'ici
Mon ange je t'ai trahi
tant de nuits alité
que mon cœur a cessé
de me donner la vie
si loin de moi...

des armées insolites,
et des ombres équivoques,
des fils dont on se moque,
et des femmes que l'on quitte
des tristesses surannées
des malheurs qu'on oublie
des ongles un peu noircis

mon ange je t'ai puni
à tant me sacrifier
icône idolâtrée
immondices à la nuit
mon ange je t'ai haï
je t'ai laissé tuer
nos jeunesses ébauchées
le reste de nos vies
si loin de moi...

mes armées insolites
et des ombres équivoques
des fils dont on se moque,
et des femmes que l'on quitte
des tristesses surannées
des malheurs qu'on oublie
des ongles un peu noircis
mon ange je t'ai Haï

Tant de nuits, J. D

mars 15, 2009

Pitiés

…les deux coudes plantés sur le bord de la table, de ses paumes il soutient son menton comme si sa tête était trop lourde, trop lourde de pensées, ce qui est vrai encore que ce ne soit pas des pensées mais des choses flottantes, des bouts de phrases et d‘idées fixes qui tournent et s’associent, se défont et reviennent, on connait ça, ruminations, et sans qu’il soit fou, non sans qu’il soit ce qu’on appelle fou, ou bien alors ni plus ni moins que beaucoup d’autres qui se lèvent à heure dite, vont au travail, rentrent et se couchent, ainsi de suite, sans que pourtant non plus s’arrête la moulinette dans leur tête, il a dans la main droite une télécommande, et la télévision trône là-haut sur le frigo dans le coin gauche et non pas face à lui car face à lui se trouve la fenêtre sans rideaux, fermées pour cause de chaleur et qui affiche un ciel d’après-midi de juin très bleu, trop même que c’en est un scandale, si ce n’était au moins un nuage aux allures de dragon, mais il ne le voit pas, pas plus qu’il ne voit le ciel bleu à travers les carreaux…

Pitiés, Philippe Raulet

mars 12, 2009

15 / Un inventaire

...Et puisque le printemps arrive avec le besoin impérieux de s'alléger, de se nettoyer,  de se vider... la tête, les pores de la peau et autres parties du corps,  pensez afin d'optimiser le processus et avant même de ranger vos chaussettes en laine même plus appareillées et de chercher vos tongues,...à établir une liste...

enumerez !

... 1 - ce qui vous a énervé, ce qui ne passera en aucun cas l'hiver prochain ! Ceux qui vont ont gavé... voire davantage....

Ce petit exercice devrait vous aider à vivre ce passage de saison et voir l'émergence de poussées imminentes de fleurs à côté de vous. Car les propriétés toniques, nutritives, cicatrisantes, rafraichissantes, reminéralisantes, dynamisantes, antiscorbutiques, diurétiques, drainantes, anti(s)ceptiques, régénératrices de l'écriture, encore méconnues, sont phénoménales !

2 - Et comme on est tous de la même famille (...Heu, quasiment !) et que les déjections langagières des uns devraient aussi bénéficier aux autres, déposez votre texte sur le blog de Matière à Mots en cliquant sur commentaires ci-dessous

 

Bon moment d'écriture libératrice et libératoire

Personnellement, je m'y mets maintenant !

21:33

mars 08, 2009

Le bel échange

On ne faisait que ça, s'embrasser. On s'embrasse, on s'embrasse. Après on s'aime et on ne cesse pas de s'embrasser. Nos langues vont si bien ensemble, on se mélange à partir de la bouche, le reste suit et vient tout seul. On a la bouche souple et bonne. Au réveil on s'embrasse encore, on s'embrasse et on refait l'amour. Sous la douche, on s'embrasse. Et dans les voitures. Partout. On s'arrête au milieu de la rue et on s'embrasse jusqu'à ce que les gens nous bousculent, c'est l'heure de pointe, on est au milieu du trottoir. On s'embrasse.

Le bel échange, Claudine Galea

 

 

mars 01, 2009

Semaine 10

Une femme qui tenait un nouveau-né contre son sein dit : Parle-nous des enfants. Il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie à elle-même. Ils passent par vous mais ne viennent pas de vous.  Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.  Vous pouvez leur donner votre amour mais pas leurs pensées, car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez loger leur corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent  la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, même pas en rêve. Vous pouvez vous efforcer d’être semblables à eux, mais ne cherchez pas à les rendre semblables à vous, car la vie ne revient pas en arrière ni ne s’attarde avec hier.

Khalil Gibran, Le prophète