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janv. 28, 2011

8 octobre 2011, MJC La Baule

un samedi pour écrire / MJC La baule

 l’invention du personnage

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Inventer des personnages, c’est construire des histoires, des vies. Et tout cela est fiction, que l’on utilise le « Je », il ou le « tu » narratif. L’atelier se propose de vous guider par une progression d’incitations d’écriture et des textes d’auteurs, afin de  façonner et de donner voix à quelques personnages... - jusqu’à ce qu’ils nous échappent, jusqu’à ce que nous puissions dire que « ce sont là des personnages qui vont pouvoir vivre d’une vie à eux *»… et là on aura quelque chose.

* C. Tarkos

 

adultes (15 ans et +)  

SAMEDI / 8 octobre 2011

de 13H00 à 17H30 

entre 5 et 12 participants

22 euros 

inscriptions 02 40 60 37 15


Un atelier accompagné par Corinne Le Lepvrier

17:59

janv. 26, 2011

Souscription à l'achat d'un recueil collectif

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Bientôt parution de "Fragments d'écritures en presqu'île guérandaise" élaboré par matière à mots et proposé par le procédé d'une souscription.

Ce recueil est l’aboutissement de moments d’écritures qui se sont déroulés chez des particuliers ou au sein de structures dans le cadre de rencontres proposées et animées par l’association... quelques productions de quelques 40 personnes (Environ 4 fragments de textes par participants), venues écrire 2 heures, une journée…

Quelque chose comme proposer de restituer l’acte d’inter-écriture.

Quelque chose comme affirmer l’intérêt de textes dits "ordinaires".

Quelque chose comme dire qu’il n’y a pas de raison que certains textes profitent des effets esthétiques

de la mise en page et d’autres non.


La souscription, c’est le pré-achat d'un recueil qui vous sera livré en mains propres avec le sourire.

Vous pouvez aussi en offrir pour un anniversaire, un pacs, une séparation, une dent cassée...DSCN3067.JPG

DSCN3068.JPGIl s'agit, pour ceux, intéressés, de remplir et de renvoyer le bulletin de souscription (ci-dessous), accompagné du chèque de souscription, à Matière à mots 18 Rue de Fourbihan à La Turballe avant le... 1er AVRIL (commande imprimeur oblige).


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Bulletin de souscription

Mr, Mme ...

Age...

Ville...

souscrit au pré-achat du recueil - F ragments de propositions et d'écritures en presqu’île guérandaise, de Alma.P à Yvonne. L, d'avril 2008 à avril 2009- format 148 X 210, 40 pages recto-verso (environ), papier 120gr, thermorelié

auprès de l'association matière à mots

ci-joint mon règlement de 12 euros

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17:20 Publié dans historique / MICROEDITION

janv. 25, 2011

Il faudra

L'enfant était assis là sur son île. Il regardait le monde et réfléchissait.

L'enfant vit les guerres. Il se dit il faudra peindre les uniformes des soldats. Il faudra, des canons de leurs fusils, faire des perchoirs d'oiseaux et des flûtes de berger.

L'enfant vit les famines. Il se dit il faudra attraper les nuages au lasso et les faire pleuvoir sur les déserts. Il faudra cresuser des rivières d'eau et de lait.

L'enfant vit la misère. Il se dit il faudra apprendre à additionner, soustraire et multiplier, et puis à diviser. Il faudra apprendre à partager l'argent, le pain, l'air et la terre.

L'enfant vit les puissants se goinfrer, ordonner, clamer, décréter. Il se dit il faudra leur ouvrir les yeux ou les chasser.

L'enfant vit l'océan. Il se dit il faudra le laver. Et puis s'asseoir devant, juste rêver.

L'enfant vit les forêts. Il se dit il fera bon s'y promener, s'y aventurer, y écrire des histoires pour s'y perdre, puis se coucher sur la mousse pour les écouter.

L'enfant vit les larmes. Il se dit il faudra apprendre à s'enlacer, à ne pas avoir peur des baisers. Il faudra apprendre à dire je t'aime même sans l'avoir jamais entendu.

Enfin l'enfant regarda le monde une dernière fois de son île. Puis il décida ...

... de naître.

Thierry Lenain

 

 

janv. 24, 2011

Qui a peur de la fiction ?

Une affaire agite le Canada : un adolescent de 16 ans, victime de brimades et d'agressions dans son école, écrit et lit en classe un texte de fiction dans lequel un garçon, harcelé, fait sauter son école, moyennant quoi rumeurs, craintes des parents, police, perquisitions, l'adolescent est arrêté et passe trente-quatre jours en prison. Manifestations de solidarité et pour la liberté de la création, les associations d'écrivains s'engagent, Margaret Atwood, Stephen King. Il vient d'être libéré sous la pression de l'opinion, mais le procès aura lieu à l'automne (Libération du samedi 3 février).

On retrouve comme dans d'autres affaires (Rushdie, Mathieu Lindon, tout récemment l'enseignant d'Abbeville), et indépendamment de leurs différences, la confusion délibérée faite par certains des registres de réalité et de fiction, jusqu'à la suppression de la dimension de fiction : il n'y a pas de fiction.

Une histoire de meurtre n'est pas une histoire, c'est un meurtre. Invention = désir, désir = risque, risque = acte. Et comme a dit le procureur, «on ne peut pas prendre le risque». Pourquoi cette négation de la fiction ?

La fiction n'est pas seulement un droit, le droit de penser, c'est-à-dire : toutes les pensées sont possibles, on peut tout penser, rien n'est interdit à la pensée, c'est aussi un moyen, justement un moyen de penser.

Pour définir la fiction, Kafka parle d'un saut : «Ecrire, c'est sauter en dehors de la rangée des assassins.»

Le saut est un acte de la pensée, une rupture qui permet de quitter le ressassement, la continuité, le face-à-face avec le réel. Il crée une distance, un espace, il met derrière, il permet de passer ailleurs.

Les assassins dont parle Kafka sont, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ceux qui restent dans le rang, qui suivent le cours habituel du monde, qui répètent et recommencent la mauvaise vie telle qu'elle est. Ils assassinent quoi ? Justement le possible, tout ce qui pourrait commencer, rompre, changer.
Pour sauter, il faut un appui : quand on écrit, les mots sont cet appui.

La fiction, l'invention par les mots, la liberté que donne l'écriture, toutes les possibilités infinies de «sauter», ce n'est pas n'importe quoi, c'est une façon à la fois de prendre la réalité au sérieux et d'expérimenter sa non-nécessité. Au lieu de s'aplatir devant la réalité, de dire «c'est comme ça», c'est une façon de répondre, de transformer.

Cette réponse ne va pas de soi : elle demande un travail, un travail de pensée, ce qui ne veut pas dire que ce soit pénible, au contraire : l'acte de penser, sauter, procure du plaisir, et comme le dit Serge Daney à propos des cinéastes Lubitsch et Chaplin, «la vraie réponse à la terreur ce n'est pas la vertu, c'est le non-renoncement au plaisir».

Notons, en repensant au fait divers canadien, que quitter le face-à-face avec le trop de réel, tout le monde peut en éprouver la nécessité, mais peut-être les adolescents encore plus que tout le monde. Les adolescents ne se posent pas de questions spécifiques, ils se posent, comme tout le monde, des questions sur eux-mêmes et les autres, le monde, l'identité et l'identité sexuelle, le désir et l'absence de désir : l'ennui, la haine, et quoi faire avec, et les limites, le meurtre, mais ce qui est sans doute spécifique, c'est l'urgence et l'impatience devant ces questions, qui peuvent gêner les adultes, les remettre en cause. D'où le rôle fondamental de la fiction pour les adolescents, fiction qui permet de mettre une distance avec le monde, de prendre ses distances avec lui, et avec sa propre urgence, de passer ailleurs, de penser, jauger, juger la réalité, et d'inventer.

Or il me semble que ce statut fondamental, constituant, de la fiction est menacé non seulement par des diktats débiles religieux, politiques, judiciaires ou policiers qui déclinent l'interdit «il ne faut pas penser», mais aussi par des formes de pensée, ou de non-pensée, naturalistes, qui sont réactionnaires en ce qu'elles nient le saut, le banalisent, le recouvrent, l'effacent. C'est ce qui se passe quand, devant un acte, une œuvre, un objet, on privilégie les explications, psychologiques, sociologiques, biographiques, etc., quand on cherche à ramener l'inconnu au connu au lieu de le considérer, cet inconnu, dans sa nouveauté, sa rupture, de l'examiner, de le déployer. Il a écrit ça parce que... son père, sa mère, etc. Evidemment, on est alerté par des pointes extrêmes de bêtise qui sautent aux yeux, le procureur qui demande à ce que l'adolescent canadien soit vu par un psychiatre : écrire de la fiction est une maladie, relève peut-être de la lobotomie, qui sait. Mais il y a des formes plus diffuses, une tendance à mettre en avant la personne et non l'œuvre, à ramener des explications, qui fait qu'on ne sort pas du ressassement de ce qui est, de la prétendue réalité, une tendance que j'appellerai «nous aussi» qui plombe le saut.

Tendance qui va avec l'appel à la confession, à l'introspection, Alors, racontez-nous, dites-nous tout, vos goûts, vos travers, votre enfance, etc.

Et un tel a peur dans le noir, moi aussi, ou aime le camembert, nous aussi, ou se fait des mises en plis..., on est bien tous pareils, moi aussi j'ai voulu tuer ma mère, j'ai des pulsions terribles, etc. C'est bien sûr la bonne vieille croyance religieuse, je peux dire la vérité sur moi-même, surtout si on me bouscule, et on est bien peu de chose, au fond.

Du coup : 1) Devant «les faits vrais», la soi-disant part intime dévoilée, qu'est-ce qu'on peut penser, critiquer ? Le goût d'un tel pour les escargots ? Ou pour les madeleines ? Sa vie privée ? Ses divorces ? Ou quoi ? Sur quoi porte le jugement ? Au lieu de penser à l'œuvre, à l'acte, on pense à la soi-disant vie, on ne pense pas, on n'a littéralement plus d'objet de pensée.

2) Sous prétexte de rendre un travail accessible, évidemment mépris total des gens auxquels on s'adresse. L'intérêt des gens porte d'abord sur l'œuvre, pas sur l'anecdote, et je ne suis pas la seule à avoir entendu dans une bibliothèque de banlieue une petite adolescente, sac à dos et baskets, dire : «Moi, j'ai lu la Métamorphose et ça m'a changé la vie.»

3) Opium, opium. Cette trivialisation est finalement une façon de dire : participons, non pas aux décisions concernant notre vie, ça c'est difficile, vraiment, voire exclu, mais aux prétendus dessous des cartes : vous n'êtes pas, nous ne sommes pas, parmi les élus, les élites, mais au moins on connaîtra le petit bout de la petite culotte. C'est une façon de penser qui essaie de colmater le désespoir des gens, le nôtre, et la perte de repères, et l'isolement, la désolation.

Au contraire, ce que dit Peter Brook : «Hamlet n'est pas comme "moi", il n'est pas comme tout le monde, parce qu'il est unique... Dans l'histoire un homme comme Hamlet a existé, a vécu, respiré et parlé une seule fois. Et nous l'avons enregistré !» L'universel des questions de Hamlet n'est pas donné, pour les entendre, ces questions, pour les faire miennes, il faut effectuer un saut : je peux entendre ce personnage qui n'est pas moi en sautant en dehors de moi.

Hannah Arendt dit que «les modernes n'ont pas été rejetés dans le monde (par la mort de Dieu, par la fin de la transcendance) : ils ont été rejetés en eux-mêmes». La fiction, cette expérience du possible, est une des façons de sortir de l'aliénation, de l'enfermement, de ce ressassement malheureux et misérable qu'est le seul souci de soi.

Leslie Kaplan, Libération du 13 février 2001

janv. 22, 2011

trembler (travail de composition d'un texte)

poème en chantier : 1, 2, 3, 4, 5, 6

 1.
trembler d'émotion
avec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec celui qui désire
et celle qui fuit

qui dit non
jusqu'à être un arbre

 

2.
trembler d'émotion
avec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec celui qui désire

et celle qui fuit

qui dit non
jusqu'à être un arbre

 

_émotion_ |trop explicatif, démonstratif, voire explicite
laisser plus d'énigme, davantage de silence, où peut venir se poser le lecteur | plutôt en dire moins que trop

_celui/celle_/même remarque
referme la griffe sur l'étiquetage du genre et du nombre
laisser l'expansion possible de la langue, lui offrir l'air et l'espace où s'épanouissent les grands arbres en lumière du deuxième vers



3.
trembler
avec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec qui désire
et qui fuit

qui dit non
jusqu'à être un arbre

 

où est le focus
où le poème fait-il le  point
entre trembler et être un arbre, voire le devenir
le devenir tellement la conscience sensible s'y installe et s'y abandonne
donc pour l'infinitif un vers séparé des autres par un interligne
rythme dans les signes posés sur le papier et rythme de la respiration de leur lecture

 

4.
trembler

avec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec qui désire
et qui fuit

qui dit non
jusqu'à être un arbre


une unité dans les trois vers qui suivent ce trembler me semble réclamer un interligne à leur suite pour qu'elle apparaisse plus clairement, et séparée des deux vers suivants qui construisent une autre unité
revient aussi la question musicale du rythme

et quelque chose dans la succession des trois pluriels de la fin de chaque vers me gêne
trop flou / l'image manque de piqué
et encore le rythme : 8 7 8 plutôt que 9 7 8
alors il n'y aurait qu'un arbre
il n'y a qu'un arbre dans lequel la conscience sensible s'abîme
ça donnerait ce qui suit

 

5.
trembler

avec la lumière dans l'arbre
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux

avec qui désire
et qui fuit

qui dit non
jusqu'à être un arbre


encore quelque chose dans le rythme ne convient pas dans les deux derniers vers

peut-être ne sont-ils pas à donner sans interligne pour sauvegarder l'arbre en solitude, l'arbre qui se détache dans l'espace du poème autant que celui de la vision extérieure, il est dans le focus, il convient qu'il se voie

et la succession des deux derniers vers peut laisser supposer que être un arbre  serait conséquence de ce refus, ce dire non, ce qui n'est pas le cas

alors ajout d'un interligne
cela dissociera la fuite et le qui dit non auquel le poème ne veut pas le lier

et cela mettra aussi en valeur ce "qui dit non " auquel ici je tiens, en cette occurrence-là, manière de ne pas céder, manière de tenir, de stehen, à la celan

 

6.
trembler

avec la lumière dans l'arbre
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux

avec qui désire
et qui fuit

qui dit non

jusqu'à être un arbre


mais la dissociation n'est pas assez forte
ce qui dit non est trop tranchant, brutal, ne correspond pas à l'élan sensible, il fait écran au mouvement, au vent, à la lumière

je vais reprendre le verbe trembler et voilà que le poème me dit la conscience sensible entrée dans la contemplation de l'arbre jusqu'à sa métamorphose

 

élan final du poème



trembler

avec la lumière dans l'arbre
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux

avec qui désire
et qui fuit

et qui dit non

trembler
jusqu'à être un arbre
Maryse Hache
 

janv. 15, 2011

La mer au plus près

A minuit, seul sur le rivage. Attendre encore, et je partirai. Le ciel lui-même est en panne, avec toutes ses étoiles, comme ces paquebots couverts de feux qui, à cette heure même, dans le monde entier, illuminent les eaux sombres ports. L'espace et le silence pèsent d'un seul poids sur le coeur. Un brusque amour, une grande oeuvre, un acte décisif, une pensée qui transfigure, à certains moments donnent la même intolérable anxiété, doublée d'un attrait irrésistible. Délicieuse angoisse d'être, proximité exquise d'un danger dont nous ne connaissons pas le nom, vivre, alors, est-ce courir à sa perte ? A nouveau, sans  répit, courons à notre perte.

Albert Camus

janv. 03, 2011

SOS de la librairie La voix au chapitre à St Nazaire

SOS

mercredi 6 octobre 2010, par Gérard Lambert

 

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Alors même qu’elle célèbre (très modestement) ses 16 ans d’existence ; alors même que divers revues et journaux régionaux et nationaux augmentent son audience en saluant sa qualité, la librairie Voix au chapitre est confrontée à des problèmes de trésorerie qui menacent de la couler. Ayant vécu un premier semestre très difficile (la « crise » !), elle se trouve cernée par des services de contentieux, harcelée de mises en demeure de payer « sous huitaine », et menottée par des comptes bloqués qui limitent sa possibilité de travailler. Ce blocage, surtout, est un étranglement qui peut s’avérer mortel : Si la librairie se trouve limitée dans sa possibilité de commander des livres durant ce dernier trimestre, qui est toujours la période de l’année où elle travaille le plus, ses difficultés s’en trouveront augmentées d’une manière cruciale. Il faut donc, de toute urgence, qu’elle trouve 6 000 à 7 000 euros pour éviter d’être coincée dans cet engrenage funeste et rétablir son équilibre. C’est beaucoup pour un seul homme (même aidé de sa dynamique compagne). C’est peu si cent à deux cent personnes veulent bien mettre chacune un petit billet pour éviter le naufrage. La librairie relance donc le principe du bon d’achat qui l’a déjà soutenue il y quelques années : Vous avancez une certaine somme que vous pourrez ensuite venir dépenser en achats de livres quand bon vous semblera. Ça nous aidera et vous pourrez vous sentir riches quand vous viendrez prendre des livres sans avoir à sortir le porte monnaie. Par ailleurs, la librairie vous propose d’acheter, pour 15 euros (ou plus), un superbe certificat d’ami de Voix au chapitre que vous pourrez encadrer dans votre bibliothèque afin de rendre vos amis verts de jalousie (ou rouges d’envie). Merci d’avance de votre réponse à cette offre et de faire circuler cet appel. Il y a grande urgence.

janv. 01, 2011

V(o)eux 2011

 

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