Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sept. 25, 2012

Cycle ECRIRE / VERS UN NOUVEAU MONDE // INSCRIPTIONS OUVERTES

Ecrire / Vers un nouveau monde * / Voyage d'écritures

 

marrakech2005ddddd 163 - Copie.jpg

un cycle d'écriture de 10 séances

 

 

 

 

jeudis / 18H30-20H30 / entre 6 et 12 participants / 10 séances / septembre 2012-janvier 2013 /adultes (15 ans et +) / St Nazaire / salle jardin des plantes rue de Pornichet

25 octobre

15, 29 novembre

6, 13, 20 décembre

10, 17, 24, 31 janvier

 

 

Vous êtes en partance sur le quai. Avec vous, quelques vêtements de proximité, quelque objets en nombre limité (un carnet…).Tout le reste sera fourni et un guide sera là.Voilà, vous embarquez, pour ce voyage, vers un nouveau monde, écrire. (Chaque écrivant invente de texte en texte son voyage d'écriture).

*Les mots que l’on prononce ne sont pas les mots qu’on écrit. Autre syntaxe, autre monde. La page est imprononçable. Pascal Quignard

 

 

Un atelier conçu et accompagné par Corinne Le Lepvrier, animatrice professionnelle d'ateliers d'écriture et auteure de poésie

 


80 euros 50 euros / lycéens, étudiants

10 euros adhésion (gratuite pour les adhérents du CCP)

renseignements / 06 09 01 15 34

Toute participation sur l'ensemble du cycle nécessite le règlement préalable (à adresser à Matière à mots 2 square Henri Allanet 44600 St Nazaire).

 

10:01

sept. 06, 2012

Un peuple

Walt Whitman: vieil homme barbu, assis devant le fleuve, fatigué mais le regardant, regardant défiler devant lui tout, absolument tout, ce que charrie le fleuve. Face rubiconde, sourire jovial, on dirait qu’il a créé le monde et qu’il l’accepte, qu’il accepte toutes les brindilles de sa création et s’en réjouit, et que nous si on veut, on soit là aussi, et s’émerveille aussi, des choses qui passent, du grand défilé interminable. Ainsi le monde est ce passage. Aucun instinct de propriétaire, mais il distribue les choses aussitôt que créées, il les disperse: les reçoive qui pourra, les prenne qui veut dans la grande république égalitaire.


Walt Whitman: ne s’arrêtant pas à la question de savoir si un torse était poilu ou non, mais l’étreignant, lui aussi, sans cesse. De sorte qu’il est logique que son poème ne cesse pas, non plus. Tant l’étreinte est agréable, même de la mort (il le dit explicitement). Tant il est bon que cela dure. Tous les jeux de mots les plus vulgaires sont possibles, sur l’étreinte du monde et la sève qu’elle produit, à force de frictions, mais tous les jeux de mots sont vrais, acceptables. Son recueil tout entier, interminable, sans fin grossi, est la preuve de cette sève, est un moment qui continue du sperme, est la raison et le sens à l’ajout des poèmes. Whitman finalement, comme de ce côté-ci du monde Charles Baudelaire, invente un nouveau principe d’accumulation: la promenade parmi nous. Ce n’est pas le même réel bien sûr chez l’un et l’autre. Baudelaire est un poète encore vertical: il doit se défaire du vieux monde, il reste hanté par ce qui est indication de quintessence et de volatilité: parfums, odeurs, chevelures, nuages, quelque chose se promet dans cette indécision céleste, dans cette silhouette diffuse; il erre souvent en direction de cette promesse, il cherche souvent des trouées vers en haut ou parfois vers en bas afin d’exister dans diverses autres dimensions hypothétiques. Rarement il arpente les rues comme déjà arrivé, mais il le fait de plus en plus avec l’âge, de plus en plus il est ensemble. Whitman, au contraire, d’où ma proximité à lui, est un poète horizontal: il n’y a rien au-delà de ce qui est, tout le sens est à nos pieds, dans l’herbe foulée. Seulement, il faut aller voir plus loin, encore plus loin, car au bout de ces chemins-ci, il y aura sûrement d’autres chemins, et forcément d’autres visages, d’autres oiseaux, d’autres prénoms.
 
Stéphane Bouquet