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oct. 17, 2011

Une histoire de bleu, âme

Ame.

On en peut le dire autrement.

Juste un mot rapide. Ouvrir très vite et refermer la bouche. Happer au vol un chiffon de bleu. Pour cela dont on ne sait rien. Sinon la question sourde. La demande obstinée. L'idée que pour ce silence-là aussi il faut un mot. Pour cette attente et ce souci. Donner un contour approximatif au chagrin, plutôt qu'un nom à l'espérance. Rien à gagner non plus qu'à perdre. Juste un trou de plus dans la langue. Un courant d'air. Un souffle frêle. Celui même qui nous tient en vie et qui nous sera retiré après que nous lui aurons appris quelques phrases. Après que nous aurons récité tout le lexique de l'amour. Seul bientôt avec ce mot-là. Fiévreux et bref. Orphelin de part en part. Un mot tel un couloir. On ne le murmure à personne ; il n'ose  pas nous venir aux lèvres. Il a peur de la langue autant que de la lumière du jour. Il n'a pas de paupières. Ses larmes ne coulent pas, mais sa douleur est précise. Elle fixe. Elle interroge et veut savoir. Elle s'use des visages. Elle cherche à se poser.

Jean-Michel Maulpoix

 

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