mars 20, 2010
Visages en trois
Quand l’attente menace
Dans la chambre du seul l’éclat des seuils
Ce qui vient sera gouverné
Quelques-uns ont l’intuition de la cendre
Dans la nuit fine affinée de cristaux
Ceux-là disent des mots sous le risque
Etoile et tour et lion
Nous défendrons contre le château de leurs plumes
Tombé sur nous avec ses murs et l’ombre froide
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Bientôt la fin. Bientôt dira la bouche
Ce que le puits. Qui a les lèvres pures
On le saura. Les mots décideront.
Nous serons allongés dans le simple.
Les uns et puis les autres. Il n’y aura
Personne pour nous toucher. Et si les linges s’usent
Ce sera par des nœuds faits et défaits
Sans nous, sous le vent couvert de pierres
Et qui dira les mots sera ce jour l’aimant
Pour attirer le corps du feu. Et qui
Ne dira rien sera habillé par les mots
D’un autre, dits pour le sauver
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Voici la mort : elle a le visage en trois,
Illuminée par l’eau
Et entourée de fruits
Dans le sommeil de l’ensommeillement
Sous la beauté de l’air
A toute soif une ombre de ramier
Dans le miroir et le renversement
Colombe de la nuit de ce côté
Où les nuages dorment
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Je songe à l’osier de ses jambes
A ce fleuve entre elle et moi
Et je crie en maniants des outils
A cette ligne écrite et qui va disparaître
Avec ce corps économise pour
La seule rupture
Je songe à ses poignets devenus lampe
Et qui vont dormir au versant de la douleur
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Salah Stétié
11:53 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier
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