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déc. 01, 2009

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Ce n'est pas que les hommes m'indiffèrent ; ils me dépassent sans cesse, ils vont trop vite ; ils vont avec leurs paroles accolées à leurs lèvres comme une bave volatile ; ils vont sans même cueillir leurs fruits éphémères, ils les couvrent seulement d'un suaire distrait.
Je n'ignore pas l'égale vanité de mes lenteurs, l'inimportance de ma présence et de ma disparition. C'est dans ce peu que je souhaite m'étendre, que je souhaite minutieusement reculer. C'est du côté de la colline que j'aime embrasser l'air, que j'aime composer avec la matière l'inutile infinitude du poème, la calme et négligeable traque de la diction des choses. C'est dans la chronique de ces instants qui ne peuvent que se taire et dont la langue quête l'exaspérée proximité, que j'espère l'alarme de la rupture et du baiser, son accablement, sa sérénité.

Nicolas Pesquès

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