nov. 18, 2009
Jardin présent
...Humide. Mouillé. Trempé. Dégoulinant, grain après grain d'océan, comme je me faulile entre les buissons de la haie, passe sous les branches des jeunes chênes, atteint le marais des grands bouleaux. Le sol s'enfonce. Cède sous les pas. Le sol incertain même en novembre ne laisse pas découverte la terre - on ne la voit pas, elle, nue, sous ces couches superposées de feuilles détemprées, de brindilles, d'herbes effilochées, de plantes aqueuses en voie de corruption : ronces, bardanes, ivraies, orties, roseaux... Rarement un champignon seul bandant mollement, branlant du chef mauve. La botte l'évite. Ou dans une seconde violente l'écrabouille. Le valdingue. Je m'adosse au tronc tordu d'un vieux pommier. Et je regarde le monde au coeur de l'automne...
Daniel Biga
11:54 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier
Les commentaires sont fermés.