févr. 01, 2009
Des pas de crabe sur du jaune
…Elle disait : Pour ça, faut toujours être un peu attentif à eux, à ces souvenirs qu’on a dès qu’on commence, à ceux aussi qui viennent parce qu’on continue, tous ceux-là qui ne demandent qu’à entrer se faire une petite place dans notre boite à vivre ; et encore attentif à tous les autres, ceux qu’on a sans le savoir juste parce qu’ils se sont installés plus loin, dans de l’obscur. Alors disait-elle, si l’on fait ça assez longtemps, cette collection qui se dérange chaque jour et qu’on rerange chaque nuit, on finit par entendre sa propre musique. Et les autres l’entendent aussi. D’où vient que quelques uns vous font signe, vous approchent, quelquefois vous abordent, demandant si on pourrait pas faire de la musique ensemble. Par exemple inventer à deux un air inouï et le jouer, pourquoi pas puisque justement on a la main, et du jeu.
Philippe Longchamp, Des pas de crabe sur du jaune
12:08 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier
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