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nov. 03, 2008

2 / "Ecrire du minuscule..."


1 - Choisissez une situation de la vie quotidienne parmi les 5 ici proposées :

- Se préparer un café

- Se préparer à aller se coucher

- Acheter un livre dans une librairie

- Se raser

- Se servir un bon vin

maintenant...

2 - Ecrivez cette situation... détaillez la scène, décryptez, repérez très précisément ces petits actes (de rien du tout) qui se succèdent

et faites en des tonnes !

2' - Prenez appui peut-être sur ce passage de Philippe Delerm (Ecosser les petits pois), extrait de "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules"

delerme.jpg

3 - Déposez votre texte  sur le blog de Matière à Mots (en cliquant sur commentaire  ci-dessous).

Très bonne rencontre avec cette proposition

22:14

Commentaires

Choisir un livre dans une librairie...
Tout commence le plus souvent par un mal de pied ou plutôt devrais-je dire le pied lourd (doux présent de la marche urbaine). Il s'ensuit un besoin de s'assoir un instant. De cette position assise, très vite, si ce n'est pas l'heure du repas me vient l'envie de lire. C'est là que naitra le second souffle qui motivera ma voute plantaire jusqu'au plus proche libraire. La douleur disparaitra complètement dès le premier livre en main. Choisir mon livre peut être simple ou compliqué. Tout dépend de la condition. Par exemple, grand distributeur type Fnac, égal bruit, musique, odeurs des gens et non de papiers, il vaut mieux avoir déjà choisi son livre avant d’aller l’acheter. A l’inverse, petit libraire ou bouquiniste et le charme opère. Revenons au choix. Est-ce moi qui ai choisi le livre ? Je ne sais pas. Parfois j’ai le sentiment que toutes ces couvertures de bouquin nous espionnent. Du haut d’une étagère, caché au second rang, au niveau d’une cheville, dans notre dos, sur les côtés, ils nous encerclent. Parfois même devant nos yeux sans qu’on les voit. Mais eux nous guettent, jusqu’à ce que l’un d’eux vous saute aux yeux. J’ai bien dit « vous saute aux yeux »…C’est donc lui qui me saute dessus et non l’inverse. Dois-je en déduire que c’est lui qui m’aura choisi ?...J’en doute, et pourtant…Si j’accepte de lire jusqu’au bout le résumé de sa vie, appelé plus vulgairement quatrième de couverture, si sa taille, grand petit, gros ou maigre se plaît au creux de ma main, si l’histoire de son père ou de sa mère (entendez l’auteur) me séduit, si le sourire ou le teint grave d’une photo ou d’un dessin posé à l’endroit du manteau de ses pages m’émeut, si son caractère et la lecture de quelques phrases offertes s’harmonisent avec mon iris même fatigué…alors ce livre n’a-t-il pas toutes les chances d’emménager chez moi…Couché près de mon lit, le temps de s’habiter l’un à l’autre et par la suite lui trouver son propre espace , le laisser se frotter à d’autres couvertures, puis lui rendre visite quand il me manque ou s’il m’appelle. En y réfléchissant, les librairies ne seraient-elles pas juste d’immenses orphelinats où des histoires abandonnées ne demandent qu’à être adoptées.

Écrit par : Jean-marc Savidan | nov. 09, 2008

23h00. Combien de temps raisonnable me reste-il avant le réveil impromptu et inexorable de demain matin ? combien de minutes, d’outrage à la sobriété sociable puis-je encore raisonnablement estimé mes envies ? Demain, oui , oui demain matin le réveil sonne … Jimmy Hendrix, je l’ai programmé pour m’annoncer une bonne journée ...de plus ? Je n’en sais rien et c’est pour ça que moi, citoyen travailleur, j’apprécie ce privilège de m’être offert ce réveil programmable au gré des mes humeurs.
Primo, je m’aperçois que cela fait six mois que Jimmy sonne le clairon de mes réveils et me sort de mes délires nocturnes (je ne sais si je dois encore lui en vouloir).
Secoundo, je déteste le réveil m’ai j’apprécie le chant de Jimmy ou du moins son après , cet après que j’ai appuyé sur le bouton off, …le reste reste encore à venir…comme chaque matin…bref s’ensuit la démarche lourde, vagabonde, nauséabonde, et nauséeuse vers la douche, une douche chaude, bien chaude, très chaude. Mais encore aucun résultat.
Deuxième tentative de réveil : le café (et je ne sais toujours pas la dose appréciable de poudre à café vu que je change régulièrement de machine à café mais ça c’est une autre histoire). Toujours rien, aucun résultat si ce n’est l’acceptation du sort que m’impose cette autre journée somme toute jusque là semblable aux autres. A cela près les nouvelles à la radio (bien qu’en y réfléchissant…), la météo, la pluie, le beau temps (parfois), la pleine lune, les aléas technique du matin (une voiture qui ne démarre pas ou bien un permis annulé…bref), le soleil qui inonde le salon, la braise qui rougeoit encore dans le foyer de la cheminée, quelques menus insectes, la rosée. Je n’ai pas encore la joie du biberon. Cela me fait penser que je n’ai toujours pas de montre. Un homme qui se respectait du temps de ma grand mère portait une montre, du moins c’est ce qu’elle m’affirmait mais dorénavant l’heure est partout à la radio , à la télé, sur le portable, l’ordinateur, l’horloge, ma montre, internet, le boulot, dans la rue, diantre ou fiantre dieu ce que notre heure nous est rappelé !
Je sors de ma douche, une serviette, vite que mon corps sèche, qu’il soit imperméable. J’ai oublié de me raser. Après tout, qu’est ce que cela change si ce n’est l’opinion des autres, je n’ai pas encore décider si je m’en fout ou pas mais le temps que je me décide à trouver une réponse , il est déjà trop tard, c’est pas grave, je ma raserai demain.
Etape suivante : le café. Je n’ai jamais faim le matin, une clope , un café et le reste suit. Le goût du jour commence à se faire sentir, les idées en moins, je crois que je les ai eus hier avant de me coucher. Je dois admettre que ce café me remet les idées en ordre : mettre un caleçon, un pantalon, un tee-short,…costume approprié et adéquat à cette folle journée de suspens qui m’attend…et (bip)….je suis encore en retard.
J’avale goulûment et précipitamment une goulée de caféine , je vérifie que tous les « fluides » de ma maisons sont fermés, les serrures, je me rassure. J’enjambe mon scooteur et là….O félicité, calme et sérénité…j’assiste à l’aube. Deux événements emplissent mon cœur au matin ; celui du réveil de mon enfant et des sourires et de sa joie au matin et celui du soleil qui tend ses bras lumineux au travers des champs et des sous bois. J’aime, oui j’aime le matin assisté au réveil frais et matinal des prés, du troupeau, des vaches. Mais là tout coup je me sens l’âme bucolique et ma vie n’est pas ainsi faite. Voilà, ça y’est, je me réveillle, mes sentiments, mes émotions, tout s’éveille et je sens que tout n’est pas à mon avantage. Alors je rêve. J’imagine, et je passe mes jours ainsi. J’écris, je pense, beaucoup et pas assez.Mais je vais arrêter d’écrire parce que demain il faut que je me réveille et je dois faire tout ça. Comme tous les jours en dehors du fait de l’écrire alors va savoir…

Écrit par : samuel Beillois | nov. 12, 2008

Le café ou plutôt le goût pour le café.
Sa première gorgée de café, enfant, accompagné d’un parent ou d’une grande personne. On s’en souvient comme d’une intronisation au monde adulte, un avant-goût de la reconnaissance tant attendue du monde des « grands ». La découverte de ce goût fort et amer qui envahit le palais et qui enjoint souvent l’enfant à le saupoudrer abondamment de sucre et à en préférer le chocolat chaud.
Le goût pour le café ne vient pas spontanément. Il vient avec le temps, l’expérience, les habitudes. Il se cultive au gré des rencontres, des histoires de notre vie, de ces instants partagés ou difficiles. Il marque notre état d’être, suit nos humeurs, dévoile notre tempérament.
On aime le café allongé, serré, express, au lait, le café au lait macchiato, le noisette, le cappuccino, le café chocolaté, le café liégeois. Certains le préfèrent même littéraire, philosophique ou pour débattre.
Notre goût pour le café, avec le temps, se prononce et diffère ou ressemble à celui des autres.
On aime le café seul, le matin, entre deux ou trois chose à faire, en compagnie de ses amis, de sa famille ou de ses collègues. On aime le café pour ces instants d’échanges, de convivialité, de calme ou d’accalmie, pour reprendre des forces et de l’énergie, après des moments intenses en émotions ou bien encore pour accompagner ces instants.
Le café se boit assis, debout, en marchant, en voiture, dans un train, en pique-nique, en terrasse…Le café nous suit, nous accompagne. Il est ce fluide qui réunit la plupart d’entre nous à partager des moments d’échanges et de convivialités au sein même, parfois, d’un café…
Le goût pour le café, c’est avant tout prendre le temps de se délecter de cet instant.

Écrit par : samuel Beillois | nov. 13, 2008

"Se préparer un café, c'est quoi pour vous?" On me poserait cette question, je répondrais "c'est un petit bonheur quotidien".

On choisit tout d'abord le contenant. Pour ma part, je prendrai plutôt un grand bol le matin, il faut en effet une grande dose: primo pour bien se réveiller, deuxio pour faire passer le petit-déj'.
Le mog ou la tasse serait plutôt pour une pause dans la journée, telle qu'à la récré du matin, entre deux heures de cours dont on attend avec impatience la fin.
La petite tasse qu'on nous sert en bistrot est appropriée pour une fin de repas, on n'a pas une très grande soif, mais c'est une habitude, "un p'tit kawa" comme on dit, on papote puis chacun revient à son quotidien.

Puis le choix du café s'impose: capuccino, expresso, arabica, décaféiné, robusca, serré, allongé, au lait, crémé, turque. Tout dépend de l'humeur du moment et de celle attendue.

Le sucre intervient alors, un entier? Un demi? Deux parce qu'il est vraiment trop fort et imbuvable?

Enfin, l'accompagnement. Se servir un café, c'est aussi prendre dans le creux de la main inoccupée un spéculos, quelques noisettes, ou bien une amande enrobée de cacao.

Se servir un café, par décoction, infusion, lixiviation ou bien percolation c'est aussi préparer une boisson psychoactive.

Écrit par : Marion Croze | nov. 13, 2008

Se préparer à aller se coucher...
Se demander en premier lieu si c'est une heure raisonnable. Ni trop tôt ni trop tard, si l'on a pas autre chose à faire d'un peu plus productif.
Finalement, se dire que c'est vraiment ce que son corps réclame: de la chaleur, de la douceur, de l'abandon, de l'apaisement et de l'oubli.
On commence à fermer les volets, un peu, juste ce qu'il faut pour laisser apparaître un filet de lumière. Puis, on attrape une chemise de nuit, bien chaude bien longue, une qui descende surtout au dessous du genou.
Aussitôt, on vérifie que chaque bouton soit bien à sa place, pour être le mieux possible dans sa chaleur.
Alors on saute dans son lit et on soulève cette couette tant attendue, pour s'y enfermer. Il ne sert à rien de chercher sa position, celle que l'on préfèrerait, on l'a connait, il n'y a pas de doute. On va droit au but : jambes pliées l'une sur l'autre en chien de fusil, un pied contre l'autre, une main entre les cuisses presque tiède, la tête dans l'oreiller et cette chemise de nuit que l'on aime et qui nous enveloppe presque entièrement. Il ne faut surtout pas hésiter à tirer dessus pour la faire descendre le plus possible, presque jusqu'aux pieds.
Ferme tes yeux.
Cet air qui traîne dans ta tête va partir.
On ne parlera plus.
On espère alors que le vent qui souffle dans les arbres ou la pluie qui tape contre la vitre te réveillera, un peu, juste un peu. On remonte alors la couette, cette fois ci un peu plus haut, jusqu'aux oreilles. La main entre les cuisses sera plus chaude. Il suffira d'une longue et profonde respiration pour se rendormir, le sourire au coin des lèvres.

Écrit par : Florence Le Lepvrier | nov. 22, 2008

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