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Quand le mot nait les choses deviennent ce qu'elles sont et l'être humain se tient debout, Paul Ricoeur
Une présence faite de non-présence, confrontante et sensible, trouver cette posture et résister à la tentation d'éduquer, accompagner ... j’avais fait un master et publié un article sur le sujet. Et puis ça s’était arrêté, cette idée, ce projet, une thèse aussi. Le resurgissement se produit plusieurs années, en la création en mars 2008 de l’association Matière à Mots. Je crois que c’est ce que je fais en tant qu’animatrice d’ateliers d’écritureS, je crois que c’est ce que je recherche, que c’est ce que je vis en écrivant quelquefois avec eux, les participants ; nous nous accompagnons et ce pain que nous partageons, ce sont nos savoirs à trous, nos mots à lier, alliés de nos vies, ce sont leurs possibilités, leurs limites. Dans les entrelacements que propose l’acte d’écrire, non comme justification de soi mais tentatives et tentations, prometteuses d'autorisations à être; Vivre aussi l’enchantement d'entendre, de s’entendre à travers l'altérité. Sur nos textes, sur notre présence, sa nécessité, sa beauté. Ce que l’être humain est pour un autre, ce que le mot est pour un autre, ce dont nous sommes capables, tous, par le langage. Et puis...mais chacun continuera seul son chemin. Corinne Le Lepvrier, mars 2008

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sept. 04, 2013

poème à 2 voix

- Ce que je sais de tes seins, c’est à boire vite :
deux essaims de papilles, le miel des sagaies
dont mes mains sont brûlantes,
le soleil versé en cuisses sur mon visage

- Ce que tu sais de mes seins c’est plus que tout
ce qu’on sait de soi :
pêche ou orange,
bouche tout couleur, brûlant dehors,
mais tournée vers les viscères bouche blême...
qu’on ne sait ni combler ni faire taire.
 
Christian Degoutte
 

 

 

13:20 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier

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