avril 23, 2013
Jusqu’à Faulkner
J’ai postulé, tôt et à tort, que l’explication figurait en toutes lettres aux pages d’un livre que rien ne recommandait à l’attention. Jusqu’à ce que je parte, à dix-sept ans, j’ai eu l’espoir qu’un ouvrage au titre insolite me dirait la nature véritable du lieu où nous vivions, à quoi tenaient les tristesses, la détresse, parfois, qu’il dispensait, d’où venait enfin que ça nous échappât, qu’on eût besoin de lui –du livre- pour être fixé à ce sujet
La vie nous échappe, même à ceux qui croient l’avoir comprise et l’ont écrit. Ce qui se passe est partout et toujours imperméable à ce qu’on pense. Nous ne sommes pas de force. Nos existences, dans leur apparente évidence, sont une énigme qu’il ne fut jamais au pouvoir de personne de résoudre, nulle part.
Pierre Bergounioux
19:16 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier
Les commentaires sont fermés.