mai 23, 2012
Je
Je marche dans la rue déserte, je me regarde marcher dans la rue déserte, j’écoute le bruit de mes pas dans la rue silencieuse, je boutonne mon col, j’ai froid à l’intérieur, je suis un peu saoul, je suis un peu saoul mais ça n’aide pas, je marche vite pour dissiper l’alcool, je suis les rails du tram, je marche vers westbanhof, je marche vite, je ne sais pas pourquoi je suis parti, je sais pourquoi, je connais le contrat, j’ai fixé la règle, je joue le jeu, je suis parti très vite, je ne m’y attendais pas, je n’ai rien dit, j’ai repris mon pull sur tes épaules, j’ai mis ma veste en cuir, je me suis enroulé dans ton écharpe africaine, je suis sorti, je n’ai pas voulu discuter, je t’ai dit ne complique pas tout, je suis sorti, j’ai demandé mon chemin à stefan, je suis ses indications, je tourne à droite encore à droite, je me guide maintenant aux rails du tram 43, j’arrive à westbanhof, je sais qu’il est trop tôt pour le premier u-banh, je continue tout droit, je marche vers le centre, je descends les rues vers le centre, je croise quelques passants, je regarde le sol, je ne regarde rien, je marche pour m’empêcher de penser, je sens les pensées qui me rattrapent, je sens les pensées en embuscade, je marche plus vite, je marche jusqu’au ring...
Rémi Marie
16:12 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier
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