déc. 25, 2011
Jamais bien loin
L'odeur du café froid me ramène à d'anciens matins d'été, à des départs en vacances bien avant l'aube. On avait chargé la 203 la veille, les vélos étaient stockés dans la salle à manger pour trois semaines, maman s'affairait dans la cuisine, enveloppant les jambons-beurre, transvasant le café dans une bouteille thermos et un drôle de petit bidon en émail bleu. C'est elle qui barricadait la maison, enfermant derrière verrous et volets nos précieux sillages quotidiens des onze mois écoulés. Quand nous rentrerions, les horloges seraient arrêtées à une heure à jamais irratrapable, les pièces désertes et distantes, avec l'odeur de macanique huilée des vélos, et celle du café froid...
Jean-Louis Dubois
14:24 Publié dans LITTERATURE / Anthologie de Corinne Le Lepvrier