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janv. 25, 2009

Fahrenheit 451

« … Est-ce que vous voyez maintenant d’où viennent la haine et la peur des livres ? Ils montrent les pores sur les visages de la vie. Les gens installés dans leur tranquillité ne veulent que des faces de lune bien lisses, sans pores, sans poils, sans expression. Nous vivons une époque où les fleurs  essaient de vivre sur les fleurs, au lieu de se nourrir de bonne pluie et de terreau bien noir. Même les feux d’artifice, si jolis soient-ils, résultent d’une chimie qui prend sa source dans la terre. Et pourtant, d’une manière ou d’une autre, nous nous croyons capables de croître à grand renfort de fleurs et de feux d’artifice, sans accomplir le cycle qui nous ramène à la réalité. Connaissez-vous le légende d’Hercule et d’Antée, le lutteur géant dont la force était incroyable tant qu’il gardait les pieds au sol ? Une fois soulevé de terre par Hercule, privé de ses racines, il succomba facilement. Si cette légende n’a rien à nous dire aujourd’hui, dans cette ville, à notre époque, c’est que j’ai perdu la raison… »

Ray Bradbury, Fahrenheit 451 (1953)

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