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"Un inventaire derrière une porte"
un large couloir, au sol des dalles de pierres blanches, la première usée, creusée par des années du passage des hommes, au fond un grand escalier de bois sculpté, une poupée de chiffon en équilibre précaire sur la première marche, à gauche une grande console sur laquelle est posée une pendule sans aiguille, un vase bleu de chine, des clefs, une boite d'allumettes, une laisse, un cadre avec une photo jaunie représentant une jeune fille, sur le mur à gauche au dessus de la console un grand miroir, sur le mur opposé des cadres
"L'histoire derrière la porte"
Pourquoi ce jour là avait-il décidé de rentrer plus tôt ? La fatigue, la chaleur lourde annonciatrice de l'orage, le sixième sens, une petite voix intérieure ou simplement le désir de se retrouver chez soi, dans cette jolie maison bourgeoise, héritage familial, pleine de souvenirs des siens au fil des siècles. Cette maison l'avait vu naitre, il y avait fait ses premiers pas, croisé ses premiers fantômes, avait ri, pleuré, en bref avait été heureux dans ce cocon familial ; elle était au fil des ans devenue son refuge, elle avait ce côté magique de la bienveillance. Mais aujourdh'ui l'appréhension le gagnait au fur et à mesure qu'il s'en approchait, une panique lui nouait le ventre. Le ciel était maintenant rouge de furie, il suffoquait de chaleur, un dernier carrefour et il se sentirait soulagé. La main crispée sur le volant, le regard d'abord incrédule se noya de larmes, l'inimaginable venait de l'anéantir. Envahie de flammes infernales, sa maison ne serait plus que ruines fumantes.