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L'histoire derrière la porte ou
"Autant en emporte le porte à porte"
Ici et maintenant, alternance cornélienne entre l’incipit incisif, et l’exit décisif.
Au loin, en face de soi, deux portes distinctes s’entraperçoivent.
Etre un passager en transit dans ce long dégagement, se mouvant vers deux issues. Presser le pas au sol, foncer, filer en vrille dans un atermoiement introspectif, en marche pour une prise de décision exacte. Un coup d’œil pour un point de vue divergent, convergeant vers d’autres perspectives, à l’affût, dans l’expectative d’une nouvelle perspective.
Sans assurance, déboucher en définitive sur l’une de ces portes, en franchir une seule qui d’instinct se fermera mécaniquement.
Face à ces deux portes, en face de soi, soi même, partagé, fendu, dupliqué, reproduit en deux tant que ces portes demeurent au nombre de deux. Choisir l’un de ceux-là, ceux là même qui sont moi. Un seul doit me suffire.
Deux portes aux dimensions similaires, leur hauteur, épaisseur, leur couleur ; ces deux portes qui ne voilent qu’un seul et même leurre, celui de mes attentes. Aucune chance de les distinguer l’une de l’autre. Deux portes atones, impersonnelles, lambdas, basiques et surtout jumelles, munies d’un ferme-porte automatique.
J’ai beau les examiner, les sonder, les interroger, je ne vois que l’ombre de mes embarras.
Deux dimensions pour un exutoire, et une troisième dimension, à hauteur d’homme qui occasionne une quatrième dimension, par l’entremise de ses choix. Station debout, je pose devant en faction.
Ici et maintenant, choix de l’incipit ou de l’exit, perspective en fuite, d’avant demain en avant. Souffler, respirer, insuffler, entrant, sortant, l’air fait ses allers-retours et gonfle mes poumons. Mon corps tremble de chaud, exsude ses perles glacées de sueurs. Une voix susurre dans cette boîte crânienne, « l’amour t’a faussé compagnie ».
Ton ego réverbère encore dans ce couloir, martèle les murs, s’immisce en moi par l’orifice de mes oreilles. Il rebondit entre mes deux tympans. Tic, tac, tic, tac, toc, toc, toc. Personne…je sens le métal froid de la poignée sous ma paume, je pousse une porte, pénètre, disparaît de ce couloir. La porte lentement se referme, dans un lent mouvement automatique, 45 degré de trajet circulaire balaie ce long moment de doute. Dehors, dehors tous mes tourments, dehors, dehors tout le monde, dehors. J’ai mis au clou tous mes souvenirs sur les parois lisses de ces couloirs. J’ai passé le seuil de tolérance. Peu m’importe, je m’emporte, je me suis exporté.