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ou VERS DES FRAGMENTS AUTOFICTIFS
"explorer, dilater, rechercher à travers l’écriture de fragments auto-fictifs"
Quelques productions
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"à travers les âges"
A 10 ans, elle vit l’insouciance de la vie, croque la pomme à pleines dents, mais vite est rattrapée par le temps maussade et les tempêtes. A 30 ans, son corps s’est développé dans la plénitude de la maternité sous les regards bienveillants de son entourage. A 111 ans, elle regarde dans le vide, les jours se ressemblent, il n’y a pas de nuit ni de jours, ni de saisons. A 50 ans, elle est là devant le berceau de premier petit enfant, une sensation jamais vécue, mais c’est l’espace d’un instant et la vie continue. A 2 secondes, elle arrive. Les commentaires vont bon train : « Une bouche de plus à nourrir…Elle ressemble à sa mère ». Adieu mes 16 ans ; Cette grande girafe qui ne sait pas quoi faire de ses bras, de ses jambes, qui ne sait pas quoi faire de ses sentiments, toute embarrassée de ce corps qui change.
Marie-Claude. R
"Le faux texte"
J'ai été une étoile filante dans un monde de constellations, je suis passée par le trou noir pour tomber dans le néant, je suis venue à votre rencontre mais j'ai été invisible des siècles, j'ai été un extra terrestre si longtemps et je suis devenu terrien depuis si peu de temps, j'ai été investi d'une mission par des forces occultes et la CIA me recherche mais je ne pense pas que j'ai pris forme humaine, j'ai toujours été attiré par votre planète terre et humaine car le vide sidéral n'est pas jovial alors je me suis mis à votre service mais je voudrais me reproduire pour assurer ma descendance, j'ai alors approché ce que vous appelez une femme mais là… que nenni je ne suis pas d'ici et ne peux m'accoupler qu'avec idem à moi-même.
Danielle. E
"à travers les âges"
A 10 ans, elle aime se retrouver avec des adultes, ses parents ont des amies célibataires qui viennent régulièrement à la maison et qui les accompagnent dans les excursions du weekend. Elle est la première installée dans la voiture à attendre avec impatience ces moments d'échange de paroles, ou simplement elle les contemple comme un peintre observe ses modèles. Elle a 30 ans maintenant, l'âge qu'avaient ces amies adultes de son enfance. C’est curieux de vivre ce qu'elle avait tellement rêvé de devenir. Mais la réalité est bien plus terne : la solitude d'une femme jeune encore mais toujours célibataire et sans enfant ! 111 ans et toujours pas mariée, la vie est bien capricieuse et si longue. Elle attend la fin non pas avec impatience, mais quand même histoire de voir si ce qu'elle a longtemps rêvé de l'au-delà est vrai, curieuse d'y trouver une suite. A 50 ans, une moitié de siècle à rêver de l'homme idéal, celui qu'elle vient de rencontrer semble s'y approcher, sa hâte du bonheur conjugal tue sa vigilance. A 2 secondes, elle crie, happe l'air, elle entend : « c'est une fille, encore ! Quel prénom va t'on lui donner ? » On avait choisi Michel ce sera Michelle au féminin. A peine arrivée et déjà une embrouille ! A 16 ans, Michelle… pas facile à porter, alors pour se rassurer sur sa féminité, elle utilise tous les fonds de maquillage de sa mère, les échantillons d'eau de toilette qu’elle trouve dans les magazines féminins à la mode, elle hurle à la moindre réflexion de sa mère sur sa tenue vestimentaire… bien sûr qu'elle va aller au bahut, en mini jupe rose et tee-shirt fuchsia avec un trait de crayon vert pour faire ressortir son regard noisette, le prof de gym appréciera.
Pascale. J
"Le don que j'aimerais avoir"
J'ai passé mon enfance à admirer l'habileté avec laquelle mon amie faisait naître personnages et paysages de quelques traits de crayon. Son père était maître-verrier, il dessinait puis fabriquait des vitraux où chantaient la lumière et la vie. Je m'imaginais à sa place, j'écoutais mon prénom, Dina. Cela sonnait comme un cristal...Sûrement un jour je saurai moi aussi faire sonner et résonner formes et couleurs. J'ai dû admettre la réalité : je n'y parvenais pas. Mes taches colorées, posées là, restaient docilement en place. Je les aurais voulues joyeuses, dissipées, vivantes, étreignant les diverses lumières du jour en une danse toujours renouvelée.
Dina Tanarinck ou Annick.D