"Ecriture d'invention", Guérande, 2009-2010, Culturel
SESSION 11 / AVEC DES PARIS-MATCH
Poésie et sa variante antonyme
"La loterie des mots"
Dans la grande loterie des mots,
Lesquels choisis tu ?
Sais tu au moins ceux qui te ressemblent,
A quoi ils ressemblent?
Les mots mots dévalent la grande descente du temps.
Les mots peuvent écrire des télégrammes
Et encore des e mails grandioses ou sinistres.
Les mots peuvent planter tous les décors,
Et permettre au prisonnier de devenir l'évadé.
La neige des mots peut se répandre
En une fine pellicule de douceur qui t'enveloppe.
Le train des mots peut t'emmener
Jusqu'au saint des saints.
As tu trouvé ceux qui te ressemblent?
Tu n'as pas su en bannir finalement.
Tu les prends tous ? Adjugé!
Rien à perdre, tout à gagner.
"Le carcan des silences"
Dans le carcan serti des silences
Lesquels t'imposes tu?
Impose toi tout au plus ceux qui te différencient.
Ignore comment ils te différencient.
Les silences s'immobilisent sur le mur du temps.
Les silences se taisent dans les miroirs figés
Et les flaques gelées, sinistres ou grandioses.
Les silences anéantissent tous les décors et imposent à l'évadé de rester prisonnier.
Le béton des silences s'amoncelle en une énorme couche de violence qui t'étouffe.
La capsule des silences te fixe,
A tout jamais dans le néant.
As tu banni ceux qui te dégoutent ?
Tu n'as pas su en choisir
Maintenant tu les rejettes tous? Adjugé!
Rien à gagner, tout à perdre.
Christine. V, juin 2010
"Aube"
Quand le petit matin choisit la transparence
Et que le ciel se donne en vivante pendule
Les heures s’affrontent. Elles éclatent.
Feu jaillissant de petits pois étincelants,
Diamants lumineux où s’essaye l’espoir.
Le cancre se ceint de la couronne dorée,
Instant de gloire où s’exhale le parfum du temps
"Crépuscule"
Quand le vaste soir refuse l’opacité
La terre se replie en mouvante momie,
Les minutes se lient. Elles implosent.
Eau stagnante percée grosses bulles noirâtres,
Marécage glauque où le désespoir s’enlise.
Le génie ôte sa couronne de lauriers,
Longue débâcle où fuit la fade éternité.
Annick. D, juin 2010
Quand les escargots de lumière
courent à travers la toundra
la folie du vent
décoiffe les chasseurs de bougies
et, nul ne peut approcher la bière sacrée
quand les escargots de lumière
courent à travers la toundra
seuls les humoristes
osent entreprendre l'escalade
de la montagne sacrée
Quand les guépards de la nuit
marchent à travers la forêt
le calme de l'air
caresse le gibier électrique
et, tous s'approchent de l'eau satanique
quand les guépards de la nuit
marchent à travers la forêt
tous les rabat-joie
craignent de terminer la descente
vers le gouffre sacré
Brigitte. H, juin 2010