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L'ECRITURE DE FRAGMENTS POETIQUES
Quelques productions
Exercice d'écriture à partir du pré-poème de Michel Butor "Lectures transatlantiques" et une feuille calque
Sur l’herbe fraîchement tondue
Entre deux fleurs odorantes
Elle se faufile de plaisir sous le soleil
Elle observe l’effort de la fourmi portant sa charge
Sans pensée, sans rêve, sans souci,
Et elle conjugue l’imparfait du subjonctif avec un bonheur
Qui irradie sa figure d’adolescente
Ah plonger dans une mer de fleurs
Entre des canards jaunes au bec rouge
Goûter du chocolat,
Etre une autre, clamer
Que la guérison de la lésion n’est pas pour demain,
Interroger le magistrat sur sa santé mentale,
Et perturber le bal du village,
Se caresser les doigts de pieds, c’est si doux de caresser
Dans la fumée des cigarettes magiques
Et rêver
A demain
Brigitte. H, décembre 2009
Sous les algues a couru un éclair vert.
Le rêve éclot, régénéré au rythme des marées,
Quand flotte en bannière
L'appel des îles.
Le rêve a des mains bleues caressées par les vents,
Des mains effilochées aux cris rauques des goélands.
Ses mains plongées dans le passé naviguent
Aux rumeurs sourdes des mots enfouis,
Ses mains d'azur pétrissent les lunes futures.
Elles ont réinventé la palette de tes désirs,
Fermé la porte au nez du soir trop tôt venu.
Tu danses avec le rêve,
Calquant ton pas aux caprices des libellules,
Quand il aborde tes rivages de sourire.
Eve-Marie. E, décembre 2009
Sur l'archipel de la liberté
entre le filet abyssal de la chienlit du monde dément
loin de l'entourloupe de la politique
dans le transat du sommeil
vers un sentiment de grâce
toute la beauté transparente de la vie.
Dans l'abîme de l'hypocrisie
sur l'océan de la vie jusqu'au néant
au miel de la rêverie
loin du monde de la vie.
Loin et tout près à la fois
l'amour à l'âme et la caresse au corps
sur la forêt des émotions, des sentiments
dans le secret de l'ombre et l'espoir du temps
de vive voix
au temps suspendu de l'amour.
Agnesse. B, décembre 2009
Marcher dans le froid vif et mordant
Jouir des plaisirs de la nuit et du froid
Son ballet nocturne sur l'herbe tendre et pleine de rosée
Dévoiler au singulier sa personnalité
Dans le jour
Au lever du soleil
Les joies de l'aube
La fraîcheur de l'air est en marche
L'espoir du jour se lève et s’imbrique
Dans la valse des jours
Etre dans cette atmosphère éphémère
Sa respiration s’infiltre
Dans le doute du jour et de la vie
Dans la volupté du moment
L'envie de bondir de surgir de vivre
D'amour
Lui donne envie de s'étirer se prélasser
Danielle. E, décembre 2009
D’océan en constellation, céans, s’est fait l’homme.
De perte en fracas, il se faufile au summum.
Brûle ses ailes comme un Icare épars, à part, de part en part de ce pandémonium.
Perd le fil, du rasoir d’Ariane, ce « il » au sein de ce capharnaüm.
Se faufile de plomb, falsifié en contrefaçon dans son fumarium,
Fatale, fractal et fracassant où fagoter sur son île, son fatum.
Enflammer, flamber, fumer sempiternellement.
De fanfare en farandole jusqu’au firmament.
Errer, éradiquer, décalquer la calomnie d’un Caligula.
Tomber de Caribe en Sylla, de décibel en si belle en si et là.
Plonger, la tête haute, tomber de bien bas.
Vacille la faucille jusqu’à l’extrême vrille dans un dédale labyrinthique infernal et las.
Pomper parmi les derniers, toutes les Hespérides, quand le passé le saisi, sous les orgues de barbarie.
Noms de dieux, d’étudier les hommes, les plus fatigants sont ceux qui les entourent et les trient.
Sous l’ombre des branches de l’ennui, d’un saule pleureur, on délecte.
Sous les orgues d’un bastringue, pour le cœur, le gasoil ou l’oseille dans des siècles enténébrés et sélectes,
On voyage autour d’un rocher, on pleure au bord d’un ruisseau et on regarde les choses de son lit tarit.
Et voilà l’individu dans toutes ses vapeurs, bouillonnant, de ses origines qu’il dément, dément,
Pris dans cette humeur vagabonde qui lui vient d’outre céan,
Au premier cri de l’homme, on imite le cri du pa(o)n !
Samuel. B, décembre 2009