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"Lire en fête" et "Nuit de l'écrit", Guérande, 2008, A.Culturel

...dans le petit salon

...dans le petit salon

"Poésie en losange"
Explorateur
Christophe Colomb
Marin génois, découvre
La forêt, s’y perdront
Cinq marins, qui tel Poucet
Sèmeront 6 galets et 6 lantanas
St Antoine, vieux filou, ramassera
Galets et même lantanas
5 marins resteront
En forêt
Brigitte. H

"Comptine-prénom"
Corinne, Caroline, Martine ou bien Ludivine.
Les fillettes partout trottinent.
Les fillettes parfois devinent.
Elle n'en pensent pas moins en sourdine.

"poésie en losange"
sérénité
douce soirée
chaleur de confiance
la cuisinière à charbon
odeur des tartines qui grillent
la musique du tricot me rassure
petite fille dévore les livres
simple moment de bonheur
boulimie de découverte
calme chaud
nostalgie
Anne-Marie. G

"Tableau d’enfance n°6"
Silence, chaleur, dimanche après-midi, déjeuner, vaisselle, tout cela est terminé. Les locataires du rez de chaussée prennent leur café dehors, sous la tonnelle, dans la partie du jardin qui leur est réservée, murmures de conversations. A l’étage du dessus, rien, le silence, toujours le silence.
Le premier étage c’est l’abri de ma famille, souvent bruyante puisque chargée d’enfants, ce dimanche : rien, où sont les autres ? que font-ils ? Mystère…A plat ventre sur le divan de la salle à manger : je lis. Je ne vois pas le soleil entrer par la fenêtre, je ne sens pas la glycine qui essaie de pénétrer dans la pièce, je ne vois ni les taches de soleil sur le parquet, ni l’armoire normande qui veille, je lis. Je suis dans la pampa, en Patagonie, je viens d’échapper à un tremblement de terre, vite je passe les pages trop descriptives, ennuyeuses, maintenant c’est la lave d’un volcan qui me poursuit, vais-je bientôt atteindre la côte ? Trouver le bateau, m’échapper ? Soudain : « Brigitte, sors un peu le nez de ton livre, nous allons nous promener ! ».
Brigitte H.

"Tableau d’enfance n°2"
C’était l’hiver. C’était une soirée d’hiver. Dans la cuisine, la cuisinière à charbon ronflait et diffusait une chaleur forte. Sur la plaque rougie était posée une grille garnie de tartines. Le parfum de ce pain grillé envahissait la pièce. Je n’ai jamais retrouvé cette odeur dans ma vie d’adulte. Sur la table, maman avait posé ses pelotes de laine et son modèle de tricot. Elle tricotait, tricotait. Les aiguilles cliquetaient, cliquetaient. Et mois, petite fille, je lisais, bercée par cette musique métallique. Je lisais pour la 2ième, 3ième, 4ième fois peut-être « l’auberge de l’ange gardien » reçu à mon anniversaire. Il me faudra attendre Noël pour que l’on m’achète un autre livre. Peu importe j’étais bien. Mon imagination vagabondait avec les personnages. Nous n’étions plus deux dans la cuisine, nous étions quatre, cinq, six. Leurs aventures me faisaient sourire et maman disait : « Peux-tu me lire ce passage pour que je sourie aussi ? » Je m’exécutais avec joie et ma lecture devenait théâtre, la cuisine scène et maman spectatrice. L’exercice terminé, le parfum du pain grillé me chatouillait les narines. Alors maman et moi partagions les tartines d’où le beurre fondu dégoulinait. Nous étions bien.
Anne-Marie. G

"Comment naissent les vagues ?"
Aux antipodes,
Un gobe-mouches se balance
Sur un amandier.
Il fait s’envoler
Un brouillard blanc de fleurs.
Mystère…
Danger…
On croit souvent qu’il est facile de reconnaître un ogre, et donc de le fuir.
Mais si on ne voit rien ?
Une fleur d’amandier se pose
Sur l’imperméable de l’ogre.
L’ogre n’aime pas les fleurs :
Il est allergique au pollen.
Il éternue
Très fort.
Le brouillard se déchire.
Démasqué, l’ogre.
Il éternue encore.
Son nez enfle.
La mer enfle.
C’est ainsi que naissent les vagues.
L’ogre se noie.
Sauvés !
Eve-Marie. E