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"Ecrire", 2008, rdvs (particuliers)

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"Ecrire", 2008, rdvs (particuliers)

version 1

Le premier jour, j’étais humide dans l’ombre, un jour de pluie.

Le 2 ième jour, j’étais éventé et neuf, un jour de printemps

Le 3 ième jour, j’étais boutonneux et bête, un jour d’adolescence

Le 4 ième jour, j’étais entreprenant et sûr, un jour d’adulte

Le 5 ième jour, j’étais sec et nu, un jour de soleil

Le 6 ième jour, j’étais maussade et vermoulu, un jour de toussaint

Le 7 ième jour, j’étais érodé et pensif, un jour de sagesse



version 2, « Espoir »

Si petit

Si vain

Si fragile

Si éphémère

Si beau

Un espoir, un

L’homme !

Ah ! Ah ! It’s a joke ! (je plaisante)

Philippe. C, juin 2008





« Grain de caillou »

Petit grain tracé, formé, léger

Ponctualité des ondes !

Voyageur émerveillé

Simplicité, difficulté, maîtrise du geste

Grain de caillou ou

Grain de sable

L’eau coule

Mais ne caresse pas

J’entends sa source vive

Loin du rocher perdu, elle est là

Dureté, telle présence du caillou

L’île solitaire dans l’immensité de ce jardin de sable

La spirale de nos vies

Une éphémère beauté !

Isa. A, juin 2008





Un masque orange derrière un masque jaune.

Les êtres se regardent. Les trous figent le regard.

L’aiguille transperce ses joues.

Et la femme sans cou attend la manière d’être là.

Cette autre qui se forme proche de la conscience

Se continue dedans.

Corinne L.L, juin 2008



Et je dis non...

A l’habitude étudiée et à l’étude habituelle, la nouvelle, la rituelle, la balancelle, le missel et l’effet de serre. Et je dis non au temps qui passe et au passe temps qui l’emporte, tour de passe-passe, espaces à cache-cache, au chagrin et à la saint Glin- glin. Et je dis non aux préjugés, aux jugements, aux juges et aux avocats, au tribunal, flagrant délire, folie douce et délirium, asile et camisole. Et je dis non aux questions répétées, aux pétitions sans réponse, aux listes de dénonciations, à l’annonciation et aux petites annonces, aux peines prononcées contre, à la contrebande et aux bandes annonces. Et je dis non à la télévision, vision hétéroclite et imposée, à la redevance et aux impôts, au pot de terre et au pot de fer, à la ferme-la et tais-toi, sois belle pour quoi pas.

Anna. L, septembre 2008



Inconférence

Je dis non au massacre d’animaux, je dis non aux acariens, je dis non au réchauffement de la planète, je dis non aux Minis jaunes, je dis non aux ongles sales, je dis non à la paresse, à la graisse, je dis non aux supérieurs, je dis non aux peurs, je dis non à la fin, je dis non aux lèvres gercées, je dis non à la pluie, à la théorie, je dis non aux gens qui nous font toucher leurs boutons de moustique, je dis non au SIDA, aux parkas, je dis non aux angines blanches, je dis non au travail, aux insectes et aux sectes, je dis non aux paroles en l’air, à l’hiver et au vert, je dis non à BZH, je dis non aux taches. Je ne suis pas d’accord avec la prudence et je dis non à la transs. J’interdis ceux qui font du bruit quand ils mangent, et toutes celles qui portent la frange. Je n’aime pas savoir ce qu’il y a dans le tabac. Je ne suis pas d’accord avec celles qui sont trop prudentes. J’extermine mon nez et tout ce qui est trop froid pour mes dents. Je dis non aux secrets qui font mal, à l’attente trop longue des nouveaux épisodes de Skins. Je ne suis pas d’accord avec ce qui sent mauvais, à ce que ce sera sans Luna. Je ne suis pas d’accord avec ça, avec toi, non vraiment je ne suis pas d’accord.

Juliette. septembre 2009





à partir d'une illustration

Le marché codé

D'où qu’on prenne les choses, carottes, radis, choux, artichaut, navets, pommes de terre s’annonceraient devant moi tels que je vous les décris. Des signaux ? Des codes ? Je ne savais que faire. La solution devait être bonne. Je décortiquai alors l’artichaut ; son cœur était la neuvième porte. Mais qu’est-ce que je raconte donc ? Les pommes me fixaient de leurrs pépins , noirs, luisants, imposants, presque charismatiques. Ce qui comptait, c'était de manger et non de trouver la neuvième porte. L'assiette aux motifs divers me fascinait aussi ; Eux étaient les signaux, je le savais déjà.

Marion C, avril 2008



Il y a-t-il du bruit dans l'espace ?

L’espace. Spasme. Le bruit qui court. Qui me traverse le corps. Ta respiration. Le vent dehors qui court lui aussi. J’entends les étoiles qui bougent elles aussi. Chut ! Ecoute ! Elles respirent. Le soleil s’est endormi. Il ronfle. J’écoute l’espace. Spasme. Ta respiration. La mienne. Entends-tu le vent qui souffle ? Il court ! J’entends les étoiles respirer. Chut ! Ecoute ! Elles parlent. J’écoute l’espace. Le spasme. Ta respiration. La mienne. Entends-tu le vent qui souffle dehors ? C’est toi. C’est moi. Tu entends ? Il court ! Chut ! Ecoute ! J’entends les étoiles. Elles parlent entre elles ! Mais qu’est-ce quelles disent ? Elles m’appellent !!! Attendez-moi ! Je suis prête cette fois ! Mon sac est prêt ! Je n’ai rien oublié ! Attendez-moi ! Je veux faire le tour du monde avec vous !

Morgane C, janvier 2007





Paris-Venise

D’une épitaphe touchante, des souvenirs en post-scriptum suranné pleurent dans mes pensées. Sur le marbre ensoleillé d’un « Paris-Venise » en première, le déballage intime d’un chantier d’enfance, comme une trace pour se faire mal. Bordé de fleurs que tu n’aimais pas, Emilia à mon bras, on était beaux…Place St Pierre.

Philippe C, juin 2008





Une inconférence

Je ne suis pas d'accord qu'on puisse préférer Windows à Mac, je dis non à mon

chaton qui me dit non à son tour et continue ses bêtises. Et moi je poursuis en

disant non au Smarties, non aux inégalités dans ce monde en passant du mariage

raté de Barosso et Pilaf jusqu'au manque d'eaux en Afrique. Je dis non aux

piqûres de moustique, je dis non à ceux qui polluent la planète et ne font pas la

fête. Non je ne suis pas d'accord....

Antoine, septembre 2008







Les quais de Seine, les livres, les bouquinistes, les pigeons, les tabourets des bouquinistes, la cigarette des bouquinistes, les pavés de l’Ile St Louis, les présentoirs des livres, les cartes postales, le chien allongé près du bouquiniste, immobilité du bouquiniste, les gens qui passent, ceux qui s’arrêtent, on reconnait un homme illustre qui marche, un garçon de droite à gauche, des mots français allemands anglais, et puis d’autres, des bateaux mouches, le « Dingdi » des pompiers, le soir le capot noir qui ferme les présentoirs.

Geneviève. P, septembre 2008





En l'écriture

Une infinité de noyaux de mots,

Et tout ce qui vient, va, passe, croasse, agace, trépasse, repasse,

Des heuristiques en peaux,

Les pointes de seins des expressions,

La question des langues des en dedans et des en dehors de nous,

Les pourtours des autres manières de dire,

Tous ces petits boutons d’angines de mots,

Quelques attaches aux jambes du temps,

Quelques épingles aux bras des instants

Trop de baies vitrées devant les paroles en jardin

Une poignée de petits trous bleus du regard,

Une mère accrochée aux phrases sans bords,

Mille brisures de pars cours !

Mille et un couloirs de vouloirs,

Pas assez de tapis de mousses de mots

Une seule infinité,

Et tout ce qui vient, vit, prie, nie, finit, revit.

Corinne LL, octobre 2008





Je ne suis pas une plume fatiguée

Je ne suis pas un grand rocher

Je ne suis pas un grain étroit

Je ne suis pas une couleur tendue

Je ne suis pas un vent fluide

Je ne suis pas ne lumière enivrée

Je ne suis pas un sein gentil

Je ne suis pas une rencontre malicieuse

Je ne suis pas un désir drôle

Je ne suis pas un souvenir suspendu

Je suis une femme qui décroche

Morgane. C, février 2008





Le premier jour, les lampadaires étaient éteints ; je me demandais pourquoi de chaque côté de la rue, les maisons et les immeubles semblaient si vivants avec leurs fenêtres éclairées.

Le deuxième jour les lampadaires étaient encore éteints ; la façade de l’immeuble 24 bis avait de grands trous noirs. Sans aucun doute, les employés avaient terminé plus tôt et les bureaux étaient fermés.

Le troisième jour, je ne m’occupais plus des lampadaires ; je commençais à m’habituer à déambuler dans cette rue baignée d’ombres.

Le quatrième jour, au 2ème étage de l’immeuble 24 bis, des silhouettes s’agitaient devant les fenêtres d’un salon.

Le cinquième jour, le 3ème étage de l’immeuble 24 bis était plongé dans le noir. Les silhouettes d’hier avaient disparu.

Le sixième jour, je les guettais toujours du trottoir d’en face ; il pleuvait sur le linge oublié au bord du balcon.

Le septième jour, « Que la lumière soit ! » et la lumière fut. Les ampoules des lampadaires hésitèrent, clignotèrent et enfin une grande clarté découvrit la façade entière de l’immeuble déserté et noir.

Anna L, juin 2008





« Près du puits »

Ce jour là, à quatre heures près du puits il s’installa.

Ce jour là, il mit ses deux gros souliers dans l’eau croupie.

Ce jour là, près du puits il attendit.

Ce jour là, comme depuis tant de jours, il attendit.

Ce jour là, il ne vit pas les fleurs sauvages et l’herbe tendre.

Ce jour là, il ne sentit pas l’air frais sur ses joues.

Ce jour là, il ne regarda pas les insectes au fond du seau, ni sa montre ni ses pieds.

Ce jour là, il se mit à pleurer.

Ce jour là, il crut qu’il avait compris.

Ce jour là, il se promit de ne plus y penser.

Ce jour là, il doutait tant encore de lui.

Ce jour là, il se pencha au dessus de l’eau.

Ce jour là, il vit son image qui se reflétait sur l’eau.

Ce jour là, il se sentit attiré, aspiré.

Ce jour là, il lutta contre les mauvaises pensées.

Ce jour là, il lutta contre les mauvaises pensées.

Ce jour là, il se promit d’être heureux, au moins d’y croire.

Ce jour là, il échafauda des tonnes d’histoires.

Ce jour là, dans sa torpeur il entendit un bruit.

Tacotte. V, août 2008





"Espèce d’espoir en perte d’espace »

Voilà, tout est reparti, le mouvement perpétuel d’avant en arrière, d’hier et de demain. Les livres glissent à la surface des uns et des autres rejoignant inexorablement le bord de la table pour finir au sol et continuer leurs lentes avancées. Le plus étrange dans cette histoire, c’est cette pomme. Elle semble fixée à cette table et ne bouge pas. Elle ne pourrit pas. Elle a toujours cette couleur chaude et attrayante. Au choix, pour assouvir ma faim je mâche le bord des mes livres et me repaît des heures de lecture qui s’y cachent. Je crois que je vais prendre une photo, chaque jour, afin de voir si des détails changent, si la pomme murit…Je suis bien dans cette cabine la lumière du hublot, la vue de la mer bleue infinie. Le rouge et le jaune de cette pomme, la tranquillité, le calme, les heures de lecture. Je prends des notes pour ne pas oublier le temps qui passe. Autour de moi, rien ne change, la mer, le ciel, cette cabine et pourtant tout cet espace cache un milliard et un million de pensées qui viennent s’échouer sur cette page. Il fait chaud, je crois que je vais aller me baigner.

Samuel B, juin 2008





Trace...

Agirais-je de la même façon si ce qui s'est passé ne s'était pas passé? Le mot Histoire est sur toutes les lèvres.

Cette fragrance volubile et sans fin se fraye un chemin à travers nos vies, nos actes, nos paroles et nos joies. Nous faisons tous l'Histoire, et elle laisse en nous une trace indélébile à travers ce dont elle est faite. Son empreinte est si particulière qu'elle est propre à chacun. L'Histoire est ces rumeurs, ces éclats, ces attentats qui nous font parvenir à notre état ou trépas actuel. Cette présence en l'absence de matière laisse en nous une trace qu'aucune chose ne pourrait effacer ou balayer.

Alma P, août 2008





Le premier jour, il choisit l’endroit.

Le 2 ième jour, il s’assit à cet endroit.

Le 3 ième jour, il écouta la musique à cet endroit.

Le 4 ième jour, il huma, respira les odeurs de cet endroit.

Le 5 ième jour, il plaça le tronc d’arbre et y déposa l’eau sacrée en son centre.

Le 6 ième jour, il posa solennellement ses instruments de musique au -dessus de l’eau.

Le 7 ième jour, il les reprit et se mit à jouer.

Anne-Marie G, mai 2008





Un cadavre exquis

Qu’est-ce que ne rien faire ?

C’est une question de vie que je te pose.

Qu’est-ce qui fait que personne ne soit égal ?

C’est la forme la plus horrible de l’être humain.

Qu’est-ce que le jour dans le soleil ?

C’est un vieil africain qui m’a dit un jour: « Qu’est-ce qu’il m’a dit déjà ? »

Qu’est-ce que tes questions ?

C’est vraiment incroyable, je suis tout à fait d’accord avec toi.

Qu’est-ce que l’idée d’un homme ?

C’est pas grave tant que personne ne paie.

Qu’est-ce que le blanc dans tes yeux ?

C’est toi la trésorière.

Qu’est-ce que la guerre ?

C’est la larme aiguisée de la peur.

Qu’est-ce que je mange ce soir ?

C’est un ciel sans carrés.

Qu’est-ce que l’anthropologie ?

C’est en prenant son temps et en observant que l’on fait changer les choses.

Qu’est-ce que la réponse que tu formulerais ?

Je pense que c’est demain, pas toi !

Qu’est-ce que la vie ?

C’est la roue qui vient de crever.

Gaël, Lolo, Fifi, Toto, Corinne, juin 2008





Oxydation d’un tableau surréaliste

Une micro-caméra plonge dans les ganglions de l’année 1953.

Un ovocyte s’est échappé d’une cellule folliculaire mûre dans laquelle il était retenu prisonnier.

Transformation inéluctable en corps jaune-orangé.

Fuite de bleu indigo.

Un trou noir immobilise les globules blancs et les détruit par agglutination.

L’organisme déploie ses dernières armes.

Il opère à une aération mythique.

Echec.

Equilibre rompu à l’avantage du parasite protéique.

Invasion bactériologique.

Prolifération de champignons microscopiques.

1953, organisme malade.

Antony B, juin 2008





Voyage sans nuage

Un jour tu étais un petit garçon, tu débarquais à Koh Chang

Un jour tu t’installas sur mes genoux pour voir plus loin

Un jour ton regard interrogateur s’est posé sur moi, près du petit mur

Un jour tu as su que tu allais être le plus grand

Un jour tu as appris que tu allais être frère

Un jour tu sautais dans l’eau tiède

Un jour tu te balançais contre moi sur l’immense balançoire

Un jour tu as joué avec ce petit singe prisonnier

Un jour tu as dû la quitter

Un jour pour se retrouver ailleurs en voyage sans nuage

Isa, août 2008





à la Bastille... un feu de bois , le pont , une façade écornée , une carcasse , le cris , des drapeaux noircis , une échelle de fortune menant nulle part, un donjon , la pierre , un carré de pelouse, un livre ouvert, une flute criante , la joie , la foule , la pluie, une crotte de cheval , la pénombre, les écuries, un stand, une balle , une conserve, un cana, une vallée, une valise remplie de bourses.

Dominique L, septembre 2008





Je dis non

aux pressions qu’on endure, attention !

Je dis non aux chaussettes sales qui trainent sous la couette.

Je dis non au train-train quotidien du matin.

Je dis non aux pesticides du voisin. Quel acide !

Je dis non aux toiles d’araignée sous les voiles.

Je dis non aux bols de chocolat qui trainent. Ras le bol !

Je dis aux enfants qui ont faim.

Je dis non à la pollution. Drôle de solution !

Je dis non à la pluie quand elle dure.

Et je dis non à ceux qui disent non à la vie.

Lydia L, septembre 2008





Je suis hors de moi

A 300 kilomètres à l’heure, le visage tourné vers la fenêtre, assis et engoncé dans un fauteuil de deuxième classe, dans un champs puis dans un autre puis dans un autre, je suis à Paris dans moins de 30 minutes, en tricycle, en roller, en vtt, en cyclomoteur, en scooter, en moto, en voiture, en formule 1, en fusée, sur une planète, sur une comète, loin de chez moi, au cinéma en 1954 dans le château de Citizen Kane, avec mon amour et mes amis, l’oreille collée à l’écouteur, au Bengladesh, à 20h00 devant mon plateau repas, à surfer sur internet, hésitant entre haut et bas, gauche ou droite, avance rapide ou bien retour rapide, avec un journaliste sur France Info, avec mon baladeur dans la rue en présence de mes artistes et interprètes préférés, devant mon écran de portable sur le transatlantique, entre Saint Nazaire et New York, sur les vagues accoudé à la rampe d’un escalator qui monte, je suis bien dans ma peau, je suis hors de moi.

Samuel B, septembre 2008



Aujourd’hui, c’est le premier jour du printemps, les premières fleurs apparaissent. Le ciel est magnifique. C’est une belle journée pour un anniversaire. Les ballons sont gonflés, les gâteaux sont préparés, il ne manque plus que les enfants pour souffler les bougies.

Laurence R, mai 2008



Dans...

Dans la nature, dans les champs verts pomme, dans l’herbe folle et tendre, dans les bois qui sentent la pourriture et les champignons, dans les sous-bois ensoleillés, sur la mousse qui s’invite sur les troncs d’arbres et entre les racines, dans les chemins, dans le sillon des pas, dans les clairières, dans l’allée qui ne se termine jamais, au bord de la prairie, dans la haie touffue qui accueille les oiseaux dans la terre qui respire et transpire, dans le jardin près de la maison rassurant et nourrissant, dans les travées qui quadrillent et délimitent, dans le verger qui sent bon et donne envie d’aller voir, de goûter, de manger, de se remplir de sucre et de pectine et qui nous empêchera d’avoir le cancer, sous les arbres à l’ombre à midi avec un petit air frais, près du puits source de vie. Jacotte V, août 2008



Je ne suis pas d'accord

Je ne suis pas d’accord avec Enthalpie la pie et Coquecigrue la grue, qu’elles s’éclatent en plein vol sur le sol, la panse bourrée d’Ebola Cola. Ca leur apprendra à étaler leurs noms aussi imprononçables que le cri d’un dahu afghan. Anesthésie ou euthanasie, c’est leur choix. Mais c’est bien connu, les piafs flottent dans l’éther, et si on l’enlève, ils tombent par terre. Bien sûr, il faudra nettoyer tout ça, parce que je dis non aux gens qui laissent traîner leurs ordures dans la nature, ça vaut aussi pour leurs mots. Ah le rêve ! Ne plus entendre le bruit désagréable de la coquecigrue, roulement désagréable des tambours de Tokyo qui résonnent jusqu’à en donner la migraine, dès le matin au saut du lit. Et la nuit, pouvoir enfin apercevoir les étoiles qui nous sont dérobées par Enthalpie la voleuse, qui se complaît dans son bain de pollumière. Non, je ne suis pas d’accord !

Guillaume L, 18 juillet 2008





L’Herbe source de vie



Le vert éclatant de la nature nous submerge. Un tapis se présente et donne envie de s’étendre au soleil à l’air libre, hors de tout contact, une invitation à la joie les yeux fermés, à la recherche d’un gazouillis d’oiseau, loin des contraintes des embouteillages. Le décor est brassé par un rêveur. Des vaches merveilleuses dans leur énormité placide broutent ou ruminent déjà, en attendant l‘heure de la traite généreuse et du réconfort d’un abreuvoir désiré. Quel humaniste a pris cette photo qu’on pourrait trouver si banale dans son uniformité mais qui nous restitue cette herbe grasse, la valeur dune terre riche et humide, gavée de soleil, la terre nourricière. L’auteur l’a-t-il voulu comme une recherche de vérité, un indice de ce que fut la vie de nos ancêtres, leur recherche perpétuelle.

Yvonne F, juin 2008





Brouillard

Peine et papier froissé

L’espèce d’espace délicat

L’ombre de ta jambe libre

Un ciel indescriptible caché arraché

Chevauché ton parfum délicat

Cheveux noirs intemporels

Peine noire

Soleil

Isa A, janvier 2008





Mirage bleu

Cet endroit, il l’avait découvert un jour de cafard, un de ces jours où le bleu indigo de sa mer lui manquait. Depuis, il a installé son carton, sa couverture, donne sur une ouverture, grillagée certes, mais lumineuse, qui domine les rails. Et, dans le brouillard du matin, le bleu des wagons lui rappelle celui de l’océan, la silhouette des immeubles dans le lointain devient celle de la pagode de son village. Il ferme les yeux et parvient à entendre le chant des femmes autour du puits, les cris des enfants accueillant leur père eu retour de la pêche. Puis…il les rouvre ; se dirige vers sa couverture, la plie sous son bras et va s’installer pour mendier dans le hall de la gare.

Anne-Marie G, juin 2008





Carpe Diem

Matin. Aube nouvelle. 5H et 5 mn

Il pleut sur le bitume, le lampadaire mouille sa lumière.

Le réveil enrhumé crache sur mes derniers rêves

Son répertoire d’ordres et de conseils.

-

Ante méridien. Vendredi 13. 10H et 16 min

La clé du quotidien grince dans les rouages

Mal huilés des habitudes.

L’expresso insipide, la cigarette interdite.

-

Le temps du milieu. L’espace de midi

Quelques nourritures avalées in extrémis

Comblent une infime partie de mes faims.

-

Heure du gouter, heure des enfants. 17H38mn

Dehors, la rue brille encore sous les flaques laissées

Par l’incessante nuée venue de l’ouest.

L’anticyclone des Açores a du retard.

-

« Bonne soirée » le voisin ne dit pas la vérité. Il est 20 Heures.

Une voix rauque ronchonne au journal du soir.

Où es-tu mon amour ?

Le chat dort déjà dans notre douillet refuge.

Encore un peu de temps, ma douce.

-

Fin de soirée. Vagabonde ma douleur. 23Heures, 7mn et 17sec

Demain est un autre jour.

Nous partirons à l’aube, ma douce,

A l’heure où la nuit laisse place à la lumière.

Nous partirons vivre notre utopie dans le monde des vivants.

Anna L, avril 2008





Sans nom

Traverser,

Embrasser le lointain,

Tendrement caché,

Ailleurs,

Détourner les chemins,

Cogné, relevé

Aïe

L’âme en main

Le bonheur

AH !!

Philippe C, avril 2008





Il y a …

Il y a des parfums de Brière

Il y a des espaces court métrage sentant la pellicule

Il y a des nuits humides et solitaires

Il y a des mondes de papier émergeant d’une photocopieuse

Il y a des personnes qui écrivent de la poésie

Il y a des enfants qui crient dans la nuit

Il y a des buralistes qui vendent du shit

Il y a des corps en parallèle qui s’enjambent

Il y a des jours et des nuits sans fin jusqu’au lendemain

Il y a des hebdomadaires en papier jaune de chine

Il y a des mots qui ne s’écrivent pas vite

Il ya des phrases qui restent coincées dans le stylo

Il y a des choses qu’on ne peut dire mais qu’on écrit

Il y a des bandes dessinées réservées à une clientèle spéciale

Il y a des pluies torrentielles sur une mer déchainée

Il y a des amours aveugles et surtout aveuglant

Il y a des mots qu’on ne devrait pas mettre sur une feuille

Il y a des, il y a des pannes de stylo

Willy D, avril 2008





J’ai le souvenir d’un jardin fleuri où les roses embaumaint ; les couleurs de toutes ces fleurs formaient un parterre de mille teintes les plus subtiles et enchantaient les personnes présentes. Le chat dormait d’un œil, sensible à la chaleur du soleil mais guettant le passage d’un papillon.

Jacqueline G, août 2008





Exaltation
Mystérieuse nature
Cette grande famille
Construire une belle cabane
grimper en haut des arbres
secrètement perdu au creux des forêts
goûter à l'ivresse de la vitesse
à bicyclette, en patin ou sur une balançoire
la tête en arrière, en avant... sur les épaules
Le regard balayant le sol, suivant le trajet d'une fourmi...
au fond d'un bocal empli de feuilles humides
Je suis mon héros, je suis mon imagination
Je marche, cours, je vole, je rugis
Des caramels au fond des poches
Le jour, la nuit proche
Il est déjà tard
Quelques chaudes blessures
Le sommeil
Maison

Samuel B, octobre 2008





Un jour je lui ai plu.

Un jour on a marché.

Sur les marches on est allé.

Là on a regardé rien que des livres.

Un jour bras dessus bras dessous.

On s’est arrêté, on a feuilleté « noir et blanc » le magazine.

Un jour j’ai dit « Salut Monsieur le bouquiniste ».

« Bien le bonjour » m’a-t-il répondu.

Un jour c’est lui qui a parlé.

« Ca coute combien le Picasso ? »

« Oh la la non trop cher pour moi »

Un jour on a quitté les quais.

Vers l’Île St Louis on est allé.

Au 29 Quai d’Anjou où j’habitais.

Un jour il est monté.

La Seine coulait devant la fenêtre.

Un jour il est redescendu.

Et on est reparti sur les quais fouiner chez les bouquinistes.

Un jour le fleuve a inondé les quais.

On n’a pas pu marcher bras dessus bras dessous

Un jour la grande porte de Notre Dame était ouverte.

On est rentré tout remué.

Les grandes orgues résonnaient.

« Drelin-Drelin » nous le sacristain.

« Asseyez-vous et priez »

Geneviève. P, septembre 2008