"Ecriture d'invention", Guérande, 2009-2010, Culturel
SESSION 1 / ENTREE EN ECRITURE
ou LIER MOTS, LIER CONNAISSANCE
Ecriture partagée, à la manière d'Henri Michaux dans son poème "Quelque part quelqu'un"...
Quelqu’un tend la main à la boulangerie
Quelqu’un recherche quelqu’une
Quelqu'un égrène son chapelet dans la pénombre de l'église.
Quelqu’un a beau chercher mais ne sait plus
Quelqu'un cherche la porte et entre un enfant dans les bras
Quelqu’un traverse la rue sans regarder
Quelqu’un crie très fort
Quelqu'un s'énerve, la lumière est encore restée allumée.
Quelqu’un comme moi, à côté, décrit quelqu’un comme moi
Quelqu’un a perdu ses papiers et les regarde voler au vent
Quelqu'un veut rentrer se mettre à l'abri
Quelqu’un chuchote à l'oreille d'un enfant
Quelqu'un court trempé de sueur
Quelqu’un n’aime pas les quelques uns qui sont différents de ce quelqu’un
Quelqu’un quelque part n’a pas son pareil pour les autres
Quelqu'un voudrait décrocher la lune
Quelqu’un tape sur un tambour
Quelqu’un ne voit que ce qu’il veut bien regarder
Quelqu'un installé sur un banc public observe les passants
Quelqu’un à côté s’appuie du bras droit, face au mur
Quelqu'un passera ce soir
Quelqu’un roule en voiture au milieu de la route
Quelqu’un a brûlé tous les livres
Quelqu’un, simplement quelqu’un et pourtant…
Quelqu'un installé à la terrasse déguste sa bière
Quelqu'un se lève, plie ses affaires et part sans mot dire
Quelqu’un pleure en silence
Quelqu’un crie plus fort que tous
Quelqu’un qui demande son chemin comme n’importe qui…
Quelqu'un rêve d'un voyage au Pérou
Quelqu’un promène ses enfants
Quelqu’un rit aux éclats
Quelqu’un se regarde qui se regarde dans le miroir
Quelqu’un à qui il ne serait pas venu l’idée…
Quelqu'un sort de la boulangerie, baguette à la main, journal sous le bras
Quelqu’un prend des photos de la ville
Quelqu'un mendie
Quelqu’une fait observer qu’elle est présente
Quelqu’un d’important qui entre, anodin, comme ça, chez les autres…
Quelqu'un m'en a parlé hier
Quelqu’un se presse pour rentrer dans sa maison car il pleut
Quelqu'un joue du violon
Quelqu’un quelconque
Quelqu’un qui en enferme quelques uns et qui s’imagine schyso…
Quelqu'un est à mourir, quelqu'autre naît
Quelqu’un aide la vieille dame à traverser la rue
Quelqu’un dirige quelques uns
Quelqu'un porte son énorme valise
Quelqu’un cherche quelqu’un de beau et à beau chercher quelque part…
Quelqu'un tourne sa mèche en tirant sur sa pipe.
Quelqu’un téléphone dans la rue avec son portable
Quelqu’un boit un café et jette son gobelet sur le trottoir
Quelqu’un qui prend son train en retard et les autres qui ne s’étonnent plus de savoir si c’est vraiment logique…
Quelqu'un écoute son portable
Quelqu'un est passé par là.
Quelqu’un marche avec son I-pod sur les oreilles
Quelqu’un appelle" au secours"
Quelqu’un qui se confond de quelqu’excuses et à qui un importun ne manque pas de montrer son indifférence…
Quelqu’un bat son chien à tour de bras, c'est horrible !
Quelqu’un marche d'un pas hésitant, le sol est glacé
Quelqu’un trépigne pour avoir des bonbons
Quelqu’un a froid et se noue une écharpe au coup
Quelqu’un à qui il manque 5 centimes et repose sa baguette voyant qu’il fait attendre quelqu’un
Quelqu’un à qui pour un rien, tout est possible
Quelqu’un lézarde sur la pelouse au soleil
Quelqu’un qui fait fi des petits ensembles et se laisse porter par la grande obligeance
Quelqu'un feuillette une revue, deux revues, regarde sa montre.
Quelqu’un en haut d’un mont blanc savoure une gaufre tiède aux myrtilles et à la chantilly
Quelqu'un est pressé.
Quelqu’un qui de lésion en lésion finit par rejoindre la légion
Quelqu’un, qui caché derrière un bouquin sur une terrasse, qui me dit quelque chose…
Quelqu’un et si quelqu’un jouissait
Quelqu'un est en retard.
Quelqu’un, stop, emballe, stop, emballe, stop, emballe, stop, sous cellophane, ton jambon
Quelqu'un plante ses mains sur ses hanches et soupire d'aise.
Quelqu’un qui se demande bien pourquoi quoi et qui, et que tout est n’importe quoi sans bien savoir ce qui est n’importe quoi
Quelqu'un est content.
Quelqu’un qui fait bouillir de l’huile
Quelqu’un qui me fait oublier quelqu’un d’unique…
Quelqu’un qui pense à cacher son trésor, l’enfouir dans son corps ou celui de quelqu’un
Quelqu’un, à Ostende, voyage en solo
Quelqu’un qu’a plus le sous dans la poche, quelqu’un qui pourrait, pourtant si quelqu’un
Quelqu’un qui propulsé par le vent, pousse les girouettes à suivre ses ambitions
Quelqu’un et si quelqu’un pouvait à défaut de pouvoir que ce quelqu’un le puisse
Quelqu’un qui triche avec les aiguilles du cadran vers l’horaire inexorable
Quelqu’un qui attend au sud aux antipodes du far-West, à droite du nord, pour ceux qui l’ont perdu
Quelqu’un qui se marre en se mirant dans le miroir et s’étonne lui-même
Quelqu’un qui pousse un cri, tire une larme et qui décidément n’aime pas les coloquintes
Quelqu’un que quelqu’un attend dans une vie quelconque
Quelqu’un qui tend une main aux autres, ou les autres qui tendent une main à quelqu’un
Quelqu’un enfin quelqu’un, être quelqu’un, avoir quelqu’un pour ne pas être personne
Quelqu'un parle à son portable
Quelqu'un embrasse une femme
Quelqu'un mange un sandwich
Quelqu'un lit son journal
Quelqu'un attend son car
Quelqu'un allume une cigarette
Quelqu'un photographie l'église
Quelqu'un sort du cinéma
Quelqu'un écrit sur ses genoux
Quelqu'un vole une pomme à l'étalage
Quelqu'un fuit le soleil
Quelqu'un attend
Quelqu'un promène son chien
Quelqu'un balaye le trottoir
Quelqu'un joue au ballon
Quelqu'un voit l'Amérique
Annie Chesneau, octobre 2009
Nicole Taillé
Annick. D
Samuel.B
Danielle. E
Octobre 2009